AVOCAT 3.0

Posté le 29 avril, 2016 dans avocats / advocacy

Ma petite entreprise, connaît pas la crise, chantait l’ami. Mais de quoi seront faites les nôtres dans l’avenir ? Le métier est à ce point polymorphe que certains exercent encore comme au 19ème siècle, d’autres au 21ème. Et tant mieux ? Le futur est en marche vers l’avenir à reculons – comme dirait le Maire de Champignac, y compris pour les avocats. L’avocat 3.0, avant de parler technologie, est-il doté de soft skills – qui ne sont toujours pas enseignés formellement ? Pas toujours et l’Ordre des Avocats de Genève d’innover en la matière avec un intéressant cycle complet de modules. Il sera intéressant de même de voir quel public-cible il aura atteint. Selon le blog abovethelaw, seuls 49% des cabinets américains apprennent à leurs collaborateurs à ne serait-ce que parler de prix et tarifs aux clients. Le seul bon collaborateur est celui qui time-sheete. Dans le même temps, la grosse artillerie avance. Bloomberg est présent sur le marché des services juridiques avec une plateforme puissante et qui évoluera nécessairement. Elle offre puissance informatique et services dans la e-discovery des procédures américaines, coûteuse et complexe, est un agrégateur de sources et ressources, et produit du contenu juridique et de formation. Et qui dit majors dit concurrence, avec ThomsonReuters qui s’y profile également. Inquiétant ou utile ? Ce futur là est là et ces services vont-ils nous aider à rendre les nôtres, ou nous concurrencer ? Remontons-nous le moral avec l’une sinon la première Etude d’avocats de Suisse ayant obtenu une certification ISO – entre autres.

On pense certification surtout en lien avec les produits et processus industriels, pas tant avec les services ni les avocats, métier littéraire et science humaine. L’Etude Hottelier, à Monthey, Vevey et au Bouveret, a fait ce pas, qui implique des tests de stress et de fiabilité, des procédures internes établies, et permet d’afficher un label reconnu et qui parle à une partie de la clientèle. Et propose d’autres innovations : mandats conclus en ligne, accès en ligne sécurisé à son dossier ou encore produits juridiques spécifiques pour les couples. Bien vu et bien fait. A Genève, morosité économique oblige, de grandes arcades sont vides. Me venait à l’idée d’y créer un walk-in avec vitrine et enseigne, et à l’intérieur des booths, pour assurer la confidentialité, dans lesquels des avocats consulteraient sans attente ni rendez-vous par tranches de vingt minutes à prix d’entrée pour les questions de tous les jours des 7 à 77 ans : famille, automobile, assurances, travail, consommation, sujets qui sont en réalité template pour lesquels le modèle économique de beaucoup d’avocats est simplement trop cher. Mais ce que des machines feront bientôt – pour de telles questions simples voire plus complexes ? Faire son droit en ligne – modèle devant lequel la profession et l’académie font la moue ? Mais offre qui existera aux côtés de l’enseignement traditionnel. L’Université de Syracuse s’y lance – pour le plus sérieux que l’Université des Iles Samoa du célèbre Saul Goodman. De jeunes juristes enfin ont lancé l’élégant, moderne mais sérieux site LawInside.ch, proposant un accès rapide et gratuit à la jurisprudence sous forme de résumés et commentaires. A voir comment il s’insérera et prospérera dans l’offre existante. Dernière question, c’est qui l’avocat 3.0 sur la photo ? Le droïde ou la fille ?

imprimer cet article | Envoyer à un ami | Commentaires fermés sur AVOCAT 3.0 | RSS

laisser une réponse