Puisque nous en sommes à nous demander comment les avocats de demain exerceront, il y a celui qui a son Etude dans un van blindé avec vitres teintées, du wi-fi, un bar, un frigo, des fauteuils profonds en cuir, une cache pour l’artillerie et un chauffeur armé. Pas d’Etude pour lui coûter des ronds, pas d’associés ni collaborateurs encombrants, on ne parle même pas de stagiaire absolument inutilisable, juste son chauffeur qui lui sert de clerc et de garde du corps. Sebastian Rudd, qu’il s’appelle. Et son numéro n’est pas dans l’annuaire. Il a même son propre trailer [1]. Voyez, il fait le même métier que nous : il défend ceux qui ont besoin de l’être, contre l’injustice, qui ont droit à un procès équitable. Allez, ok, il n’exerce pas à Genève ou à Lausanne mais dans un des derniers Grisham. Mais avouez, un avocat qui viendrait avec son van pour recevoir ses clients sur une place de parc au Flon ou à Ouchy, à la place des Volontaires ou à la rue du Rhône, ou devant le Ministère public au Petit-Lancy ou à Renens (avec l’accent), ce serait quand même poilant.
Il pourrait même avoir une imprimante pour remettre tout de suite la note d’honoraires au client, et un terminal de carte de crédit sans fil comme un taxi pour les encaisser. Ou alors en cash – vu la cache dans le faux plancher. Rien à y redire. Cela arrivera bien. Les thrillers de l’été de Time ont une nouvelle fois déçu par le manque d’imagination de leurs auteurs. Toujours les mêmes recettes : sur dix titres, six mettent en scène un homicide, sept des crimes, cinq l’emprise de l’alcool, six un détective et neuf des amours illégitimes ! Plus étonnant, six concernaient un ou des enfants en péril. Pour finir, le livre iGen [2] de Jean M. Twenge, qui porte le regard sur les jeunes nés après 1995 – étant la première génération ayant toujours eu un smartphone. C’est l’entier de leur comportement social, familial, professionnel, que l’auteur examine, et leur place naissante dans la société en tant que groupe homogène marqué par ce point commun. Mieux vaut s’y préparer et les comprendre. Ils sont partout ! Atchaobonsoir.