AVOCAT FICHU METIER (SUITE)

Posté le 19 juin, 2017 dans avocats / advocacy

Grosse fatigue – lorsqu’il commence à faire 30 degrés tous les jours, que le semestre judiciaire a été long et que les grandes vacances nous font le chant des sirènes. Et gros soupir lorsqu’un avocat produit dans un arbitrage, en papier, tout le code des obligations et tout le code civil, au motif probablement qu’en arbitrage, le droit doit être prouvé. Soit, l’équivalent de quatre bottins de téléphone envoyés en x exemplaires aux conseils et aux arbitres dans des classeurs luxueusement frappés du sigle de son noble cabinet. Et alors qu’il s’agit du droit positif disponible en ligne en quatre langues en un clic… Le client apprécie sûrement le bel effort, et son coût. Cela est sûrement procéduralement juste, et objectivement idiot. Un honorable professeur de droit a fait sa leçon d’adieu sur le sujet « A quoi sert le droit ». Pas pu y aller j’étais pas là – mais aurais bien aimé connaître la réponse. La FINMA s’inquiète dans son rapport annuel 2016 de ce que le risque de blanchiment a augmenté !?! Non ? Pas possible ? Y sont forts à la FINMA. Suit une explication fumeuse sur le fait que la Suisse accueillerait plus d’argent des pays émergents et que « le problème viendrait des clients ». A l’heure à laquelle les services financiers sont en train de complètement éclater, qu’ils se diviseront en le trafic des paiements automatisé opéré directement par les clients d’une part, et plus que de l’asset management d’autre part, vu le nombre croissant de régulations et un modèle économique mort en temps de croissance nulle et de taux bas, la banque et la banque privée vont entretemps disparaître. Il serait temps que la FINMA et autres GAFI réalisent que la lutte contre le blanchiment est mal pensée et inefficace, et qu’elle le sera encore moins dans le nouveau paradigme.

L’arrivée de l’obligation des banque et intermédiaires financiers de repérer le blanchiment de fraude/évasion fiscale atténue encore son efficacité – outre d’avoir été l’entreprise la plus liberticide depuis le Stalinisme. Et navrant qu’il n’y ait strictement aucun débat sur le sujet. Une banque, drapée dans la même vertu, vient de m’envoyer un demi-bottin de téléphone de documents d’ouverture de compte à faire re-signer une énième fois par le client quelques mois à peine après le précédent jeu – parce que quelques formules en petites lettres ont été adaptées par un juriste quelconque employé-du-mois, ou un comité d’audit pétri d’importance, ou des risques, ou un Chief Account Opening Forms Officer. Inutile de dire que ce qui a été changé n’est pas signalé et qu’il faut tout re-remplir ce qui prend des âges pour rien, ce que la banque ne veut même plus faire pour son client. Même pas envie de gagner ma vie en faisant cela. Et faut envoyer ce demi-bottin de téléphone de paperasses inutiles à l’autre bout de la terre. La banque attendra. Coup de pied à la cohorte d’imbéciles dénués d’étiquette numérique et de bon sens de l’ancien temps qui envoient un email à 15h31 et appellent à 15h44 pour demander si nous avons lu leur email. Et dans le même panier ceux qui utilisent l’email comme un chat. Mais la palme, il y a une palme ! Les Indiens parlent un anglais que les humoristes aiment singer. Leur langage et leur esprit juridique sont parfois aussi ésotériques que le plus complexe des Maharishis. Un jugement vient d’être rendu par la High Court d’Himachal Pradesh après vingt ans de procédure… qu’aucun des avocats ayant plaidé l’affaire n’a compris. Même le Guardian à Londres en a parlé. Atchaobonsoir. Soupir.

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