AVOCAT FICHU METIER (SUITE)

Posté le 18 juin, 2018 dans actu / news, avocats / advocacy

Deux anciens sympathiques présidents de la Commission du Barreau passent à la télé peints en rouge en hurlant « Hop Suisse » juste en dehors du stade de Rostov après le match. Hé les gars, vous êtes fous ! A Moscou aussi elle s’applique, la LLCA. Et la commission est moins jouasse depuis que vous êtes plus là. A faire les zouaves tout en rouge, vous allez vous faire bringuer ! La publicité, dignité et tout le toutim, c’est pas du pipo. Hop Suisse !!! Dans la grande casuistique bordélique abstrait-concret du conflit d’intérêt et de la récusation, être ami avec un juge sur Facebook n’est pas un motif valable. Dans un arrêt à cinq juges 5A_701/2017, le TF constate que « Les juges ne peuvent en effet être soustraits à toute réalité sociale; ils sont intégrés à la société et y participent, nouant inévitablement des contacts affectifs, familiaux, commerciaux et culturels. » C’est vrai, le TF fait bien de le rappeler, ils sont humains, normaux, quoi. Il a bien dû se marrer, celui qui a écrit cette phrase sérieusement. Et qu’être « ami » sur Facebook est quelque chose à part : « Le terme d’ « ami «  employé pour désigner les personnes qui acceptent d’entrer en contact sur Facebook ne renvoie pas à des relations d’amitié au sens traditionnel tel que l’entend la jurisprudence susmentionnée. Il ne suppose pas forcément un sentiment réciproque d’affection et de sympathie ou une connaissance intime qui implique une certaine proximité allant au-delà du simple fait de connaître quelqu’un ou de le tutoyer (…). Il atteste uniquement de l’existence de contacts entre des personnes qui partagent les mêmes centres d’intérêt. ». Bref, pour disqualifier le juge pour ça, faudra repasser. Et plus sérieusement, le considérant 4.5 est très intéressant. Comme un Suisse sur deux (!) est sur Facebook, cela devenait dangereux. 

Pour ceux qui s’expriment mal en anglais, le gouvernement américain publie un « Style Manual » – dont l’existence refait surface vu les courriers grammaticalement indigents qu’envoie la Maison-Blanche en ce moment. Plus sérieusement, il s’agit de standardiser l’écriture gouvernementale pour des raisons d’égalité de traitement et de sécurité du droit et des relations entre l’Etat et l’administré. Intéressant. Aux Etats-Unis toujours, un agent de la Customs and Border Protection a voulu forcer un journaliste a dévoiler ses sources. Mal lui en a pris : c’est pas bien et il a fait la une du WaPo. Bien fait. Mais c’est son nom, le plus poilant : Jeffrey A. Rambo. Y avait pas sa photo donc on sait pas s’il ressemblait à Monsieur Sylvestre. Ah, les Guignols, c’est fini, Bolloré n’ayant pas le sens de l’humour. Ou alors arrivaient-ils en bout de course ? Après 30 ans, ce serait probablement normal. N’empêche… L’avocat a sans arrêt des délais, quand la formule devenue type d’une « surcharge momentanée de travail », consacrée comme motif de prolongation par le TF (et désormais utilisée par un avocat de la place pour TOUS ses délais – nom sur demande contre une enveloppe affranchie), ne lui donne pas un petit répit. Eh bien, selon une étude évoquée dans le WaPo lui encore, travailler sous la pression de délais diminue notre capacité à faire des choses importantes. C’est ça alors, c’est bien ce que je pensais. Il y en a qui ne doivent pas être troublés dans les choses importantes qu’ils font : la Chambre pénale de recours de Genève me doit un arrêt depuis 14 mois la bouche en coeur. Et quand je téléphone, un greffier me répond avec un air presque excédé que l’affaire suit son cours. Allez, c’est tout pour aujourd’hui, à tchao bonsoir.

imprimer cet article | Envoyer à un ami | Commentaires fermés sur AVOCAT FICHU METIER (SUITE) | RSS

laisser une réponse