Avocat synthétique

Posté le 24 mars, 2013 dans avocats / advocacy

L’avocat exerce un drôle de métier. Profession libérale, donc une activité économique et visant l’acquisition d’un revenu. Mais auxiliaire de la justice – whatever that means en termes de contraintes et/ou de droits. Devant posséder des capacités propres, diplômes et conditions personnelles qui sont de police. Intuitu personae – parce qu’ayant un rapport personnel avec ses clients. Pouvant exercer désormais en société mais à certaines conditions – et n’y ayant là en réalité qu’une dissociation de la partie infrastructure et logistique de son activité, et de certains risques économiques. L’avocat reste ainsi très seul, très solitaire dans ses mandats et dans la prise de ses décisions, souvent même s’il a des associés et collaborateurs. L’Etat et la justice le savent bien : l’avocat a les droits que la loi confère à ses clients – mais reste puis se retire seul. Il n’a de pouvoir que dans le cadre de ses mandats, un pouvoir considérable, mais la profession demeure un lobby faible et sans commune mesure avec son poids économique et son rôle social. Me Tartanpion reste Me Tartanpion, ne pouvant travailler que tant d’heures par jour, quand il est en forme, harcelé par ses clients lorsqu’il a la chance d’en avoir, prenant les coups plus rarement que les récompenses – quand il gagne c’est pour son client et c’est normal, quand il perd c’est qu’il est un idiot. Ce modèle est révolu : place à l’avocat synthétique !

Un avocat de synthèse. Virtuel. Artificiel. Qui n’est pas né ni n’existe à l’Etat civil. Mais derrière lequel se répartiraient plusieurs avocats réels, se partageant la tâche ou unissant leurs forces, ayant cette interface avec leurs clients, la société civile, l’Etat et la justice. Un répondant professionnel, exerçant ses tâches, mais synthétique et animé par plusieurs. Tout bénéfice pour le client et l’administration de la justice : les forces et compétences de plusieurs en un seul. Un bénéfice pour les avocats : un alias synthétique plus flexible, les préservant d’être sans cesse au front et de leurs sautes de régime, et un goodwill à plusieurs sous une étiquette forte. Farfeluosité ou réalité de demain ? Que cela peut-il faire à l’Etat que ce soit sous cette forme si les droits du client sont exercés convenablement ? Une large part de la justice est virtuelle également pour le justiciable : comme dit il ne voit jamais les juges d’appel ni au Tribunal fédéral – même s’ils existent. L’Etat et ses prestations sont souvent virtuels – la personne des fonctionnaires s’effaçant derrière l’institution. Le caractère intuitu personae ? Le client préférera peut-être un jour être représenté par un avocat synthétique reconnu et présentant un bon track record. L’avocat synthétique ferait-il des bêtises ? Aucun problème à retrouver le fauteur – comme dans un cabinet anglo-saxon qui signe sous sa forme sociale. Et l’avocat synthétique pourrait dispenser une partie de ses prestations par voie automatique, à partir d’un Deep Blue du genre, à meilleur coût et de manière plus fiable et rapide que par un humain. Soon. New ideas. New practices. M. Paul Dupont, demandeur, représenté avec élection de domicile par Me Lawyator, avocat synthétique.
imprimer cet article | Envoyer à un ami | Commentaires fermés sur Avocat synthétique | RSS

laisser une réponse