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GEORGE FLOYD, LAUSANNE

L’émotion est planétaire – et finalement, pourquoi ? Parce que le monde est globalisé et ainsi les émotions, les sujets de société, tout. Un fait divers peut aujourd’hui enflammer la planète. Ou, plus exactement, n’était-ce pas un fait divers. La réponse du système a toujours été qu’une bavure est tragique, sanctionnée (plus ou moins, selon), mais qu’elle ne le remet pas en cause. Or bavure après bavure, toujours les mêmes, elles n’en sont finalement pas – mais bien le résultat d’un système biaisé qui ne les prévient pas. Et maintenant, le monde entier dit que cela suffit. Faut-il démanteler les forces de police ? En leur format actuel, et selon les endroits, oui – parce que les réformes et/ou les sanctions contre les bavures ont échoué à empêcher ces situations. C’est tout un système policier et judiciaire qui protège, ici comme ailleurs, les blancs, les riches, les puissants, l’Etat, et non les pauvres, les noirs, les minorités et les défavorisés.

Il y avait là aussi un défi pour la Suisse. Celui de ne pas simplement sympathiser et dire que cela n’arrive pas chez nous. Or l’émotion a été présente et des langues ont confessé, admis, clamé que le biais existait aussi en Suisse. La Suisse sanctionne assez correctement une partie des fautes de la police, essentiellement celles qui sont graves. Mais pas celles qui sont couvertes ou étouffées – parce que moins graves. Or ces dernières sont plus nombreuses, et donc un biais grave du système. Comme en matière pénale en général, les sanctions ne suffisent pas et n’ont pas un effet préventif total ou magique. C’est la formation et le changement des mentalités qui est nécessaire. Le défi, même en Suisse, est intact. J’oubliais, on attend toujours la fin de l’enquête et le procès pour la mort de Mike Ben Peter [1] à Lausanne en 2018. Il y a exactement deux ans.