IN DEFENSE OF RONALDO

Posté le 5 décembre, 2016 dans actu / news

Cela devient banal – des fuites, illégales, mènent à un bashing médiatique sommaire et simpliste, selon la vision manichéenne qu’il est bien (et bon pour son journal qui est une entreprise commerciale) de révéler et dénoncer le mal. Surtout celui des riches. Recommandons à nos clients d’obtenir des fuites et des preuves illicites – puisque ces infractions ne sont jamais réprimées si elle servent le fisc ou l’Etat. La messe n’est pas dite dans cette affaire Ronaldo – il faudra des années pour savoir si ou ce qu’il a fait de mal. Un richissime footballeur qui fraude le fisc, c’est nécessairement dégoûtant. Envers l’Etat bien sûr, envers les lois fiscales démocratiquement votées, envers l’humble public qui l’adule et paie son billet pour aller au stade, envers la société puisqu’il est un privilégié multi-millionnaire. Or cela ne démontre rien d’autre et une fois de plus que les systèmes fiscaux sont en bout de course et eux-mêmes dégoûtants, et que personne n’accepte de bonne grâce de se faire piquer plus de 50% de son revenu. Footballeur ou pas. Le vrai problème est celui de la progressivité excessive de l’impôt – laquelle corrompt tout le système. Elle est présentée comme juste principe de redistribution, de solidarité des privilégiés envers les démunis. Peut-être, mais pas au-delà d’un certain seuil. Lorsque 50% de la population ne paie pas d’impôts directs et bénéficie de ce que l’Etat procure à tous en prenant plus de 50% de ce qu’ils gagnent aux plus riches, il y a un problème qu’il est politiquement fautif de ne pas traiter. Et un biais puisque ceux qui ne paient pas ou peu d’impôts sont majoritaires démocratiquement – et peuvent le leur imposer sans autre remède que partir.

Lorsque tel club ou sponsor paie dix millions à Ronaldo ou à qui que ce soit, il lui paie dix millions pour sa prestation. Il ne paie pas deux ou trois millions à Ronaldo et huit ou sept à l’Etat. Lorsque l’Etat ponctionne plus de 50% en impôts directs, cela signifie que le fait d’y vivre coûte plus que ce qui est laissé pour payer logement, habillement, nourriture, formation, loisirs, épargne et retraite – eux-mêmes encore sujets à taxation indirecte augmentant la ponction nette. L’avocat qui a le privilège et le mérite de bien réussir, en étant au sommet de la classe moyenne supérieure, comme d’autres et sans être footballeur, se fait assommer comme indépendant et marié en payant 54% d’impôts directs avec l’AVS. Soit 60-70% avec les impôts indirects. Cela ne va pas, est inique et décourageant. Les ministres cantonaux romands des finances savent que l’élasticité envers les encore plus hauts revenus, qui paient pour certains plus de 70% de celui-ci du fait de l’impôt sur la fortune, est au point de rupture. Ils savent les dégâts de leurs départs qui augmentent la pression sur la classe moyenne en cercle vicieux. Ils savent l’injustice des forfaits. Mais les politiciens sont en plein conflit d’intérêts puisqu’ils ont besoin de majorités pour être élus. L’Etat doit maigrir. La fiscalité actuelle et ses hypocrisies et injustices doivent être abolies au profit de l’appréhension des flux, et avec elles le totalitarisme par la surveillance de l’argent qui va miner la société entière. Une longue période de taux bas, l’absence de croissance et d’inflation, et la révision de leur dogme, en seront peut-être le catalyseur. Mais dans l’intervalle, le jour venu, je me tire. Sans aucun scrupule parce qu’il y en a marre.

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