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KNOW YOUR (REPORTING) RIGHTS

Know Your Rights [1], chantaient les Clash en 1982, sur un album qui portait bien son nom : Combat Rock. A l’époque, on ne se battait pas contre des terroristes, mais contre la police et l’ordre établi. Ils étaient un ennemi de toutes sortes de liberté – en pleine guerre froide – dont la liberté d’expression. Trente-cinq ans plus tard, l’information connaît heurs et malheurs. Depuis peu, des printemps arabes aux Black Lives Matter, tout le monde est devenu reporter, smartphone à la main. Puis est venu le temps, effrayant, des fake news. Et de la responsabilité qu’ont dû assumer, sous la pression et entre autres, Google et Facebook, dans leur diffusion. La presse, les journalistes, ont pour partie repris la main dans la vérification de l’information. Mais la mue n’est pas arrivée à son terme. Il ne s’est pas agi non plus d’un retour au temps où la presse était le seul vecteur. Il manque toujours des reporters, même si des ONG ont occupé le vide laissé par certains médias qui travaillent davantage devant leur écran que sur le terrain. Que, et comment, faire, face à des événements ? Interviewé par Wired [2], un des directeurs de l’ACLU a donné la méthode. 

Enregistrer ce que l’on filme est bien, filmer en live stream est mieux. Car la confiscation ou la destruction du smartphone, ou du fichier, n’empêchera pas la diffusion de la scène. Le contenu passe dans le cloud, où la vidéo est accessible en temps réel – et peut donc être exploitée au titre de nouvelle. Connaître et exprimer ses droits. Il est frappant de voir combien police, agents de sécurité et autres employés ont le réflexe autoritaire de vouloir empêcher de filmer. Or filmer, et notamment la police, est licite, constitue un droit constitutionnel, tant que cela n’empêche pas ses actes. Opposer ses droits stoppe souvent leur élan visant à empêcher la prise de vues. Ne pas faire de mouvement brusque pour sortir son smartphone – qui pourrait être pris pour le fait de saisir une arme. Filmer en horizontal et sans flash, et regarder la scène, pas l’écran. Et si vous êtes arrêté, posez ou rangez le téléphone, mais en mode enregistrement – d’où l’intérêt du live stream. En Suisse aussi ? Oui. Seul le domaine privé ou le domaine secret est protégé pénalement contre des enregistrements à l’insu des personnes – avec même une limite en cas d’intérêt public à la nouvelle. Know Your Rights.