LA MALÉDICTION DU MPC

Posté le 1 mars, 2021 dans justice

Ainsi, une énième volée de candidats au poste prestigieux de Procureur général de la Confédération (dont l’un(e) n’avait à l’évidence pas la carrure requise) a-t-elle une nouvelle fois été recalée par le parlement. Le processus de recrutement est ridiculement obsolète et d’une transparence digne du Nom de la Rose. Et le Ministère public de la Confédération est maudit – avec presque tous ses chefs depuis trente-cinq ans ayant traîné des casseroles ou dû démissionner dans l’opprobre pour des raisons graves. Y a-t-il dès lors une explication à cela ?

Certainement : le fédéralisme. Et la petitesse de la Suisse. A l’origine, il y avait un petit catalogue de crimes essentiellement intérieurs mais qui concernaient la Confédération et qui ne pouvaient être laissés en mains cantonales. Ok. Puis, il est venu l’idée de confier également à l’autorité fédérale de poursuite pénale des crimes graves et limitatifs, essentiellement internationaux. Ce qui pouvait sembler opportun. Laisser ces cas dans les mains d’un seul Schwytzois ou Fribourgeois, cela ne faisait pas sérieux et semblait moins efficace. Et il faisait bien dans le paysage que nous aussi, nous ayons nos « fédéraux ».

Mais voilà, cette même raison qu’il y a dans ce pays un Parquet complet tous les cinquante kilomètres, vingt-six en tout, est la cause du problème : cela épuise les ressources. Pour des raisons villageoises habituelles, la majorité des bons éléments veut être prophète chez elle. Le MPC n’attire pas – ni les meilleurs. A part les erreurs de casting du Procureur général, il y en eut de nombreuses au plan des procureurs, qui ont nui tant à l’institution qu’à ses éléments valables. Certains s’y sont retrouvés après un parcours cantonal contesté ou contestable. Et les réquisits pour y accéder sont littéralement conçus pour créer un nivellement par le bas. Oui, la Suisse est petite et n’a pas les ressources dont elle pense, ou aimerait, disposer. Et dans ce cas comme dans d’autres, cela se voit. Dieu sait qui atterrira à ce poste.

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