LE BUREAU DES LÉGENDES

Posté le 20 juin, 2021 dans divers, droit / law

Le Bureau des Légendes est une série brillante pour de nombreuses – bonnes – raisons. Elles en on fait un succès aux États-Unis et dans 112 marchés – ce qui est relativement inédit pour une série française. C’est un des succès également des plateformes : donner accès à, et permettre donc de produire, un catalogue plus large, plus éclectique, plus thématique. Une plus grande variété – dont sortent alors, presque nécessairement, des succès.

Et ce qui donne in fine envie de regarder des histoires qui sortent de son aquarium primaire. A cela s’ajoute et contribue le fait génial, qui va de soi dans une ville cosmopolite comme Genève mais peut-être pas dans d’autres marchés, que chacun dans Le Bureau s’exprime dans sa langue – russe, arabe, farsi y compris. Cela donne un réalisme qu’une production Hollywoodienne n’a pas lorsque le terroriste islamiste a l’accent de Los Angeles. Et dire que mon premier éditeur refusait mordicus de laisser ‘CEO’ pour le remplacer par ‘PDG’ dans un roman pourtant ‘global’…

Mais Le Bureau a un autre mérite – presque subliminal : à situer ses intrigues en Syrie, en Iran, en Russie, en Ukraine etc., la série rappelle, par le réalisme de son scénario, la chance que nous avons de vivre dans des États de droit. Il rappelle que, et à quel point, les régimes autoritaires sont violents, brutaux, amoraux, et déceptifs de nos conceptions d’un monde libre, juste et informé. Il rappelle la triste chimère du Califat. Il rappelle que, si l’État de droit connait aussi ses cinquante tons de gris, certains régimes et certaines idéologies sont indéfendables. Et que le dire par la fiction a parfois autant sinon plus d’impact que les seules ‘news’. L’État de droit ne va pas de soi et s’en souvenir est une nécessité. Ce n’est pas le moindre mérite de la série.

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