LE LIEN DIRECT ENTRE LE COMPLOTISME ET LE NIVEAU D’ÉDUCATION – ET EN TIRER QUELQUE CHOSE SUR L’ÉTAT DE LA DÉMOCRATIE ?

Posté le 27 septembre, 2021 dans divers

Selon une étude récente en Suisse (source TdG), 22,7% des personnes de formation supérieure se sentent attirées par les théories du complot, contre 41,8% des personnes ayant fait uniquement l’école obligatoire. Soit quasiment le double. Idem pour les personnes recevant l’aide sociale ou au chômage, et davantage en milieu rural qu’urbain. Est-il possible d’en tirer des conclusions – et qui ne soient simplistes ?

Un niveau d’éducation, et d’information, ce qui va souvent de pair, peu élevé, permet moins bien une compréhension exacte du monde, de son fonctionnement social et politique, qui est tout sauf simple, de ses enjeux et rapports de force. Cela crée un sentiment de peur et attise celui d’être laissé pour compte « par ceux qui contrôlent, qui décident ». Le cocktail entre ces frustrations d’être laissé pour compte et de ne pas comprendre permet de substituer ses représentations déficientes à celles qui seraient mieux informées. Ce qui mène à croire au complot. Ce qui mène à potentiellement se révolter – sur des basses fausses. Et ce que d’autres, éduqués ou opportunistes, exploitent depuis toujours. Le populisme est l’exploitation de sentiments primaires et émotionnels. Il table sur le manque d’éducation et d’information, soit les outils pour en comprendre et en démonter les thèses. Il est ainsi lui-même une imposture.

De là, que faire ? L’autoritarisme n’est jamais une solution, pas même lorsque la démocratie dérape ou est prise en otage. Parce qu’admettre son autoritarisme « pour de bonnes raisons » est perdre la possibilité de contester celui de l’adversaire. Cela mène à la guerre civile. Le remède, et le garant du bon fonctionnement de la démocratie, c’est le niveau d’éducation et d’information. Et la cohésion sociale est ce qui permet d’échanger, de débattre, de s’écouter – pour parfois s’entendre. Populisme, obscurantisme, bigoterie, extrémismes, la solution ne varie pas : éduquer et informer. Ceci est compliqué à l’heure où sont apparus de nombreux vecteurs de mauvaises et fausses informations. Ces vecteurs peuvent toutefois aussi diffuser le vrai et le juste. C’est le challenge – mais nécessaire – qui incombe à ceux qui, précisément, possèdent l’éducation et l’information.

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