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LES TALENTS CACHES DE LA SCAN CAR

La scan car [1] du Service du Stationnement (SDS) de la Ville de Genève détecte, depuis février 2018, les véhicules stationnés sans avoir payé à l’horodateur ou ayant dépassé leur temps de stationnement. Testé notamment aux Pays-Bas, le système comporte un logiciel qui lit les plaques des voitures stationnées, données ensuite comparées avec celles des horodateurs. Or, le département de la sécurité et de l’économie (DSE) a exigé la conclusion d’un partenariat avec le SDS afin que la police puisse recevoir, en temps réel, le flux numérique des quatre caméras dont chaque scan car est équipée. Selon une source ayant souhaité conserver l’anonymat, ce flux numérique pourra être traité par des logiciels propres de la police afin, notamment, de détecter des accidents ou des troubles à l’ordre public. En réalité toutefois, l’exploitation du flux de ces caméras, discrètes et par définition mobiles et proches des personnes présentes sur la voie publique, permet leur identification immédiate par reconnaissance faciale dans les fichiers de la police.

Ces scan cars sont ainsi testées à cette fin également, d’où leur présence plus marquée dans les quartiers présentant un risque accru en matière de sécurité, comme ceux de la gare, de l’ONU, de l’aéroport et des banques. Une fiche confidentielle du DSE considère qu’il s’agit-là d’une avancée significative en matière de sécurité – puisque capable d’identifier sans aucun délai des personnes recherchées ou considérées à risque, et ainsi sans aucune conséquence pour les personnes n’ayant rien à se reprocher. La police estime que son accès aux données comportementales et faciales de la population est promise à augmenter de manière exponentielle, grâce à aux photos prises lors de contrôles officiels ou pour l’émission de documents d’identité, puis mises en relations avec les profils individuels sur les réseaux sociaux. Un premier point sera fait sur ce système après les Fêtes de Genève, qui seront l’occasion d’un test sur la reconnaissance d’un grand nombre d’individus lors d’une manifestation de masse. A ce stade, le système donne déjà un taux de reconnaissance de presque 97% des policiers et des politiciens cantonaux, utilisés comme groupe test.