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LUTTE CONTRE LE RÉCHAUFFEMENT ET RE-BÛCHER DES VANITÉS

Les deux sujets du jour n’ont rien à voir – ou peut-être quand-même. Sebastian Kurz est un politicien né et brillant. Il signe dans Time un édito [1] brillant expliquant que le succès viendra par le consensus politique, pas par les extrêmes. Par la démocratie et une adaptation ordonnée de notre modèle libéral et social. Par la loi, l’État de droit, l’ordre libéral, quoi. On lui donnerait le Bon Dieu sans confession. Voilà enfin un politicien posé, raisonnable et empreint de bon sens. Et pan dans les dents huit pages plus loin, Greta lui envoie une mandale : No ‘Green Deal’ will be ambitious enough to save the planet [2] (il faut lire le chapitre 12 Hope – mais en réalité tout son journal, particulièrement ceux qui la décrient sans l’avoir réellement lue). Aucun des plans politiques actuellement discutés, même les plus consensuels, ou précisément pour cela, ne suffira. « La nature ne négocie pas », et « les lois de la physique ne se mitigent pas ». Il faut des remèdes de cheval dont on est loin via le consensus politique. C’est la raison de la suivre, et elle seule. Pas les politiciens, aussi brillants et raisonnables soient-ils. Ce que Al Gore, politicien raisonnable et respecté, nous dit [3] lui aussi de faire. Et le bûcher des vanités, alors ?

naef Prestige et Knight Frank publient comme chaque année l’ahurissant « The Wealth Report [4] » qui doit atterrir chez moi vu que je suis un avocat proéminent il faut croire. On y apprend que 77 yachts de plus de 60 mètres seront livrés en 2023 pour une valeur de plus de 10 milliards de dollars, où il fait bon vivre pour les milliardaires, que ces yachts de plus de 60 mètres passent en moyenne 29 semaines par an en Méditerranée, ou dans quels pays il y aura le plus de nouveaux super-riches. On y trouve des tableaux Excel sur où ils habitent ou font leur argent, etc. Mais rien sur leur empreinte carbone, bien sûr. Et tous leurs larbins de vanter leurs services sans oublier, évidemment, les quelques pages de bonne conscience à bon prix sur les charités et autres philantroperies. Mais tout cela fait vivre du monde, mon bon monsieur ! Tout ceci est un marché, qui plus est parfaitement licite. La rengaine habituelle – de plus en plus insatisfaisante et dénuée de la moindre introspection.