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POURQUOI LE VIRUS A GAGNÉ

Comme Al-Quaida suite au 11 septembre, le virus a gagné. Non parce qu’il a tué ou contaminé x millions de personnes, mais parce qu’il a fait fermer le monde, fait mettre des centaines de millions de personnes au chômage, et surtout fait priver de libertés fondamentales des milliards de citoyens. Et parce que, corollaire, il a ravivé une tentation autoritaire qui n’est jamais loin et qui demeure un combat permanent même dans les démocraties les plus abouties. Se mouvoir, se réunir, travailler, commercer, s’exprimer, sont de telles libertés. Le confinement, la fermeture, le couvre-feu, la censure, sont des atteintes – graves – à celles-ci. Le virus constitue ainsi hélas un test quant à ces libertés, et un prétexte au repli identitaire et prétendument (sanitairement) sécuritaire. L’équilibre entre la sécurité, ou l’alibi sécuritaire, et les libertés, a de tout temps été fragile. Le droit permet d’en restreindre certaines dans des conditions déterminées, mais conditions elles-mêmes limitées par le droit d’urgence. Le problème est qu’en cas de crise, et le plus fréquemment lorsqu’elle touche à l’ordre ou au pouvoir lui-même, la sécurité devient le prétexte à l’autoritarisme. Or dans des sociétés libres et ouvertes, limiter les libertés n’est jamais anodin.

Cela a toujours un prix, politique, moral, concret, philosophique. Il y a toujours de nombreux prétextes ou bonnes raisons à l’autoritarisme – pour celui ou ceux qui en bénéficient. Ils sont rarement fondés en réalité, et ont toujours tendance à durer – vu le confort qu’il procure. Le raisonnement par l’absurde l’expose : on (re)ferme les frontières, le vaccin « est indispensable » mais « ne garantit rien à moyen terme », la pandémie deviendra endémique ? La conclusion est alors logique : les restrictions dureront aussi longtemps que sa cause. Et l’alliée, ou la condition, de l’autoritarisme, est la peur, aisément produite par ceux qui en bénéficient. Comme il a ses perdants, le Covid a ses gagnants – la vente en ligne, la santé et la pharma, le numérique, etc. – comme Al-Quaida avait à l’époque, par la limitation des libertés publiques, créé des millions d’emplois et un chiffre d’affaires colossal dans la sécurité et ses technologies.

Cette victoire-là du virus est toutefois réparable : en affirmant les libertés publiques, en limitant leurs restrictions à ce qui est justifiable (et donc démontré), et en les limitant le plus possible dans le temps.