RAMADAN, ROY MOORE, ASSANGE – FAITES CE QUE JE DIS PAS CE QUE JE FAIS

Posté le 3 décembre, 2017 dans actu / news

Toujours fascinant lorsque des personnalités publiques sont confondues. Que leurs actes apparaissent contraires à ce qu’elles promeuvent. Mais pourquoi ? Par cynisme, égoïsme ou fantasme de toute puissance ? Pour exorciser leurs propres démons, qu’elles vivent comme un conflit ? Parce qu’elles sont coincées dans la bien-pensance – simple et vendable, et lieu commun qui exempte de devoir défendre des opinions intimes plus controversées ? Cela est problématique lorsque ces personnes ont un impact public, par le prêche de la dictature de l’irrationnel, pour le premier, ou le recours au suffrage démocratique, pour le second. Et également fascinant que nombre ne se détournent pas de l’imposteur démasqué. Pour Assange, un dernier pan de voile vient de tomber. Il était déjà curieux que Wikileaks ne révèle, au nom du bien commun qu’est la transparence, quasiment que des données américaines. Certes, ses informateurs les plus importants, Manning et Snowden, sont américains – mais faut-il voir un biais dans le fait que Wikileaks ne révèle jamais rien de russe, chinois ou iranien ? Assange a-t-il davantage peur des Russes, Chinois ou Iraniens ? 

Or au-delà du soupçon d’un tel biais, Wikileaks s’était bien affranchi de toute neutralité en visant à faire élire Trump plutôt qu’Hillary – sur le présupposé que la seconde continuerait à vouloir le faire arrêter, mais pas nécessairement le premier. C’est ainsi que Wikileaks publiait en juillet 2016 des emails de la convention démocrate dommageables pour Hillary, piratés, naturellement, par les russes. Mais la boucle fut bouclée par la révélation des contacts pris par Assange avec Donald Trump Jr. pour orchestrer cette révélation et la faire apparaitre moins partiale, en échange d’une caution de Trump. Cela après s’être vanté publiquement du contraire, soit d’avoir refusé de donner suite à une demande en ce sens d’un prestataire de la campagne de Trump. Tentative d’auto-favorisation – parce qu’Assange est toujours confiné par crainte d’une extradition aux Etats-Unis, les poursuites suédoises étant closes ? Peut-être – mais pas moins problématique. Ce qui mène au film « Risk » de Laura Poitras, la réalisatrice oscarisée du documentaire « Citizen Four » sur Snowden. A voir absolument – pour saisir les ambiguïtés d’un menteur et manipulateur pathologique. Comme les deux autres ?

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