- Revolawtion - https://www.revolawtion.ch -

TRUCS D’ETE EN VRAC : LES RUSSES EXCLUS DES JO ET LE MARCHE AUX PUCES DES DERIVEURS DE LA RADE DE GENEVE

Comme chaque été pour les Fêtes de Genève, la Ville déménage du quai des Eaux-Vives à l’herbe devant les parcs les dizaines de dériveurs qui y pourrissent sans naviguer. Cette situation est récurrente et ces bateaux-tampons font, comme ceux des ports, l’objet toutes les x années d’un débat public. Les autorités pleurnichent qu’elles en sont conscientes mais ne peuvent rien faire, le débat passe et la situation perdure. Or, et il n’y a qu’à les voir, moins de 10% sont en état de naviguer, la part qui navigue ne serait-ce que trois fois par an est minime, et certains n’ont pas navigué depuis des années. En jetterait-on certains que leurs propriétaires ne s’en apercevraient pas. Pour quelle raison ? Parce que chaque titulaire ne veut pas perdre sa place et la garde « au cas où » tant elles sont dures à obtenir vu qu’elle sont encombrées hors de leur vocation, naviguer, et vu leur coût raisonnable. Et parce que la Ville n’a ni la volonté, ni songé réellement aux moyens pour y remédier. Et d’où ce marché aux puces du dériveur, moche et qui nuit à l’intérêt sous-jacent : naviguer et profiter de la Rade et des quais. Celui qui paie son émolument a-t-il droit à la place sans avoir l’obligation de naviguer ? Peut-être. Mais avec le résultat actuel. Or, avec les recettes de l’émolument de ceux qui ne naviguent pas ou rarement, et le coût de déplacer les bateaux pour les Fêtes, il est possible de financer quinze, vingt ou trente dériveurs variés entretenus que chacun pourrait utiliser à sa guise. Si cela ne peut être imposé, ce serait un mode incitatif à renoncer à paralyser une place avec une épave. Y aurait-il tout de même des moyens coercitifs envers ceux qui n’utilisent pas leur bateau qui occupe une place ? Sûrement. Est-il la vocation de l’Etat d’offrir et de gérer une flotte de dériveurs pour le loisir des administrés ? Sûrement pas exclu. A suivre ? Probablement pas…

La saga du dopage institutionnalisé en Russie, et de sa sanction par le monde du sport, surprend sans surprendre. Surprenant que la Russie crie à l’ingérence du politique dans le sport, à l’impérialisme, au complot international ? Non – vu que c’est la rhétorique habituelle qui n’a aucune portée hors de Russie et ne sert qu’un objectif de politique et propagande intérieures. Surprenante l’ampleur du soutien étatique du dopage en Russie ? Oui et non. Au 21ème siècle, il devrait pouvoir être attendu que le dopage y demeure sous forme comme ailleurs d’une tricherie privée, mais pas qu’il soit soutenu par l’Etat lui-même. Cela ne fait donc que rappeler une chose que les occidentaux ne comprennent pas : pour les Russes, Etat ou population, la fin justifie les moyens s’agissant de la gloire et des intérêts du pays, et être pris en flagrant délit de triche ou de mensonge n’a aucune portée, ne crée aucune honte – puisque c’est un état d’esprit séculaire, que le mensonge et la langue de bois sont une posture. Surprenant donc ? Oui et non, ainsi, mais un peu que cette analyse ne soit que rarement tirée par les médias en matière politique. La Russie joue la carte de sa puissance réelle, concrète, et fait totalement abstraction de la critique ou de la turpitude fondée sur la morale occidentale. Et nonobstant son paradoxe de vouloir être respectée mais sans intégrer la dimension morale. Effrayant ? Toujours un peu. Désespérant ? Certainement. Et entretemps l’Occident utilisera malgré tout les moyens de droit de l’Etat de droit pour en tirer les conséquences, parce qu’il y est tenu et pour de bonnes raisons dont l’attitude de la Russie ne commande pas de s’affranchir. Pas fini de souffrir avec ces foutus Russes…