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UE, EURO 2016, CEDH, BREXIT, LE PROBLEME DE COM DE L’EUROPE ET BONNES VACANCES A BIENTOT

L’UE est composée de 28 Etats et 500 millions de personnes. Le Conseil de l’Europe et la Convention Européenne des Droits de l’Homme en ont 47 et 820 millions, dont les 28. A l’EURO 2016 en France participent les 24 meilleures de 55 Etats incluant hors des frontières la Russie, Israël ou la Turquie. Il y a encore l’AELE et l’EEE. Et le Royaume-Uni va-t-il faire éclater l’UE, ou lui-même – avec l’Ecosse et l’Irlande du Nord qui veulent rester ? Comme l’écrivit feu mon ami Georges Morlot [1] en 1997 dans une pièce de théâtre, Charles Quint était il y a cinq cents ans le premier européen, incompris et à son corps défendant. Se retrouvant là par le jeu des alliances et d’une quadruple hérédité, personne n’avait régné jusque là sur autant de peuples et de sujets. Charles Quint explique dans cette pièce son désarroi devant un assemblage contre nature, assiste et participe finalement impuissant et convaincu à l’amorce de son éclatement. Cinq siècles et cent guerres plus tard, c’est la toujours perfide Albion qui donne un coup de canif dans le contrat. Grave ? Pas grave ? A l’échelle de l’histoire, l’UE est infiniment jeune. Elle gérera et connaîtra encore des hoquets. Mais son seul et vrai problème, que personne n’évoque, est un problème de com. Au-delà d’affirmations simplistes et bidon d’une Europe de technocrates non-démocratique, trop lourde, trop ci ou ça, et coupée des peuples, et au-delà d’anonneries et âneries sur la souveraineté nationale, aucun opposant en Suisse, en France ou au Royaume-Uni n’a jamais été capable de ne serait-ce que m’indiquer des critiques concrètes et fondées de l’UE. Et encore moins des critiques fondées justifiant d’en sortir, ou prenant le pas sur ce qu’elle a apporté de pourtant majeur, à l’échelle de l’histoire toujours : la Paix, la prospérité et la solidarité sur un continent qui a connu sa dernière guerre jusqu’en 2001.

La réalité est que ceux qui s’y opposent en font le bouc émissaire de problèmes strictement intérieurs – ce dont la conclusion est qu’elle a un problème de com. Et ce qui est donc regrettable. L’Europe, que ce soit par l’UE ou le Conseil de l’Europe ou tout autre rassemblement, a été ces dernières décennies un lieu de progrès juridique, politique, social et économique. Là où un polonais communiste ne pouvait pas sortir de son pays en 1980, il est aujourd’hui un citoyen européen, et se sent comme tel, comme un italien, un irlandais ou un suédois. L’intégration des pays de l’ex-bloc de l’Est et l’aide qui leur a été apportée ont été un win-win sur tous les plans précités plus celui de l’Etat de droit. L’UE est bien sûr perfectible mais là n’est pas la question car ce qui est effrayant n’est donc pas l’Europe, mais l’incapacité des politiques et des médias à dresser l’inventaire objectif des ses apports et de ses défauts. La souveraineté est un pauvre contre-argument qui se vend certes bien politiquement. Le nationalisme est une formidable force de domination manichéenne de ceux qui s’en réclament sur les autres – puisque les premiers sont de vertueux défenseurs de nos valeurs et acquis, et les autres des traitres ou des démissionnaires. La souveraineté, la vraie, pas celle de ceux qui la brandissent, reste une valeur fondamentale parce que le fruit de l’auto-détermination. Mais elle n’est pas exclusive de l’union, et la portée de ses concessions réelles à l’union est sans commune mesure avec ses apports. Prochaine réforme donc à mettre à l’ordre du jour de l’UE, avant toutes celles résultant de critiques peut-être fondées : revoir sa com. Bonnes vacances et à bientôt.