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WHO’S GOT THE POWER?

Le débat public de la seconde moitié de 2017 sur le harcèlement sexuel a été un de ces grands déballages, un de ces grands sujets de société qui interviennent à intervalles réguliers. Et la terre entière y a été de son couplet. Certains géo-politiciens ont au même moment stigmatisé « l’erreur » de l’Occident d’avoir fait tomber Khadafi – sans égard au fait qu’il ait entretenu un harem entier d’esclaves sexuels. Les problématiques ne se mélangent donc pas, ou sélectivement – puisque Trump a, lui, été épargné alors que des faits problématiques sont avérés. Se soulever contre le harcèlement ou les agressions sexuelles, c’est bien, mais pas au point d’attaquer le résultat démocratique d’une élection présidentielle. Quoi qu’il en soit, le sort, ou les actes de ces milliers de victimes sorties du bois intrigue sur un point. Juridique ? Moral ?

Pas facile pour une femme, parfois un homme, abusé, harcelé, souvent dans le cercle proche, familial, social, professionnel, de balancer son agresseur. Souvent, classiquement, l’opprobre s’est jetée sur le dénonciateur d’une personne par ailleurs si gentille ou si respectable. Avec le dilemme et la culpabilité qui vont avec. Mais tout de même. Aujourd’hui, celui qui « a le pouvoir », ce n’est plus l’agresseur. Celui qui tient l’autre par les couilles, pour parler aussi cru que ce débat, c’est l’agressé, la victime. Agresse-moi ? Tu me donneras le pouvoir ultime : celui de te faire tomber – pour ça. Ou d’obtenir des compensations – comme les ont obtenues les victimes de Weinstein qui ont osé. C’était difficile d’agir en justice, pour diverses raisons – dont la preuve ? Il y a les réseaux sociaux et les médias. I’ve got the power [1], chantait Snap! en 1990. Ce sont les victimes qui l’ont. Encore faut-il le réaliser.