Que peuvent-ils bien avoir en commun – dans trois pays résolument différents socialement, politiquement et religieusement ? Beaucoup plus qu’on pourrait le penser. Ils attisent la division de la société civile. Ils exploitent le faux auprès de franges de la population n’ayant pas les outils pour le réaliser et y pour résister. Et ils mènent tous trois à la violence. En un mot, ils sont dangereux.

Les républicains texans n’ont pas uniquement édicté une loi plus restrictive sur l’avortement. Pour tenter d’éviter que ses opposants recourent aux tribunaux, ils ont chargé tout citoyen de veiller à son application effective. Sachant à quel point l’activisme pour et contre l’avortement est déjà vif, cela mène nécessairement à la violence. Pas étonnant dans une région où l’on règle les problèmes à coups de fusil ? Cela est dangereux et n’est pas le chemin que doit emprunter un État de droit.

Zemmour n’a pas de programme politique, soit, applicable par un gouvernement et qui permette la gestion d’un État. Il prône des postures passéistes au mieux menant à la ruine, au pire impraticables – parce qu’ignorant la réalité de la majorité du pays et d’un monde global. D’accord ou pas d’accord, là n’est donc pas la question. Il est dangereux de faire croire à une minorité que l’autre partie du pays n’existe pas, ou qu’il peut ou qu’il doit en être fait abstraction. Cela accentue les fractures, clive et mène potentiellement à la violence.

Saïed emploie la même vieille recette depuis que la démocratie existe : tirer prétexte d’un péril extérieur ou prétendument grave pour s’arroger les pleins pouvoirs. Cette recette est vile en soi. Elle exploite la perception fausse de ce péril et sa résonance parmi ses partisans et une minorité – et clive donc. L’autoritarisme mène de longue date à la violence. Il y a une solution : supprimer les pleins pouvoirs en cas de péril – réel ou supposé. La démocratie est plus importante encore en cas de péril. Dans un monde connecté, aucune situation ne nécessite sa désactivation. Bien au contraire.