
AU REVOIR, MADAME
Rarement Garde des Sceaux n’aura suscité tant d’opinions et de controverses. Même si c’est un poste souvent exposé au gré de l’actualité et d’un dicastère sociétalement sensible, et de tendances constantes des politiques et de la rue de gouverner et légiférer à l’émotion. Alors que pendant un long mandat, de près de quatre ans, elle a été engagée mais humble, infiniment assidue mais préférant ouvrer à son ministère qu’à sa com., solide comme un roc face à des attaques dépassant l’admissible nonobstant la rudesse du combat politique, et solide particulièrement, magnifiquement, sur le fond des droits fondamentaux, de la dignité humaine et du débat sur la nature du système pénal et de la répression, essentiel à toute société mais souvent confisqué par des postures simplistes et populistes de ceux qui n’y connaissent rien ni n’ont la difficulté de le gérer. Une femme politique ainsi très atypique dans ce mandat – ce qui fait son intérêt et l’admiration qu’il faut lui porter, alors que son parcours et son engagement politiques ont pourtant été sa vie et sa carrière. Un costume qu’elle a endossé pleinement avec sensibilité exprimée sans pudeur, honneur, détermination et conviction. Et donc grandeur. Pour les juristes, Barreau et magistrature, plaisir de voir ainsi une magistrate se fondre dans un rôle fait pour elle, à sa mesure, dans sa nature, endossé avec rigueur, passion et bilan. Au revoir, Madame. Et merci.