Avez-vous remarqué à quel point les postures sur les sujets politiques sont celles des « vieux » – et sont celles majoritairement reprises par tous les médias ? Ukraine, Covid, Europe, tous ces sujets sont gérés et accaparés par la génération au pouvoir, avec un clivage, une fracture majeure avec les Millenials, GenZ et autres 18-40 ans. Il était piquant, anecdotique, que la jeune génération ne retire pas, ni ne sache envoyer, un courrier recommandé. Il est problématique que, sur les sujets politiques, elle soit en décalage marqué avec ses dirigeants.
Ainsi, les jeunes, mais aussi les moins jeunes, s’en fichent, ou en ont assez, que les États-Unis et la Russie, figés dans des postures datant de la guerre froide, bombent leur torse sur l’Ukraine. Certes la Russie, qui n’est qu’un tigre de papier, s’applique à ne pas devenir une démocratie ni un acteur honnête du monde diplomatique. Ceci non qu’elle ne le veuille, que sa population ne le veuille, mais parce qu’elle a au pouvoir une génération et un dictateur dont c’est la seule possibilité de survie. La jeune génération russe n’a pas envie de son isolement politique, de sanctions internationales interminables, d’un déficit de démocratie. Elle n’a pas envie d’envahir l’Ukraine – au seul but de la protection du régime. Les jeunes Américains se moquent éperdument d’une confrontation avec l’Ukraine. En décalage avec la génération pouvoir et ses vieilles lignes de front, elle a des aspirations très majoritairement social-démocrates. Les États-Unis ne sont pas innocents dans la provocation de cette nouvelle tension. Il était évident et légitime que les pays de l’ancien pacte de Varsovie préfèrent l’Europe en termes politiques, économiques et de sécurité. La prise en étau de la Russie par l’OTAN n’était en revanche pas nécessaire et violait les engagements pris. Cela allait immanquablement provoquer le blocage politique interne et international dans laquelle elle se trouve, qui cause le problème et sert maintenant de prétexte.
Il faut donc faire place aux jeunes. Pour le bien du monde. Pour remplacer des politiques par des autres. Pour se libérer de vieux démons, clichés, postures entretenus par des dirigeants ayant largement dépassé Migros-Data. L’âge moyen du parlement suisse est de 49 ans (51 ans en France et 59 aux Etats-Unis). Mais l’âge moyen des réels décideurs, notamment dans les filières des partis nécessaires pour se faire élire, est largement supérieur. Ceci est anormal est préjudiciable.