– Mise à pied définitive par la Court of Appeals d’un juge de Niagara Falls (NY). Après les en avoir menacées expressément, il a arrêté et fait mettre au clou les 46 personnes qui attendaient leur tour dans sa Domestic Violence Court, faute pour celui dont le téléphone mobile avait sonné en audience de s’être dénoncé. Malgré un cursus honorable, la Cour a confirmé 6-0 la sanction au motif que l’on ne peut pas, même par pétage de plombs, priver arbitrairement 46 personnes de leur liberté.
-Dans le procès civil Mattel (poupées Barbies) c./ Bratz (poupées plus tendance et délurées) sur la paternité des Bratz, le litige s’est étendu au logement des avocats pendant les audiences. Mattel a en effet exigé par contrat de l’hôtel Mission Inn à Riverside (CA) qu’il ne loge que leurs avocats, Skadden Arps, et donc refuse de loger les avocats de leur adversaire, l’Etude Quinn Emmanuel. Le motif allégué était d’éviter des erreurs d’acheminement de plis et dossiers au sein de l’hôtel pendant le procès. Le vrai motif était cependant de leur casser les pieds et de les obliger à se loger plus loin et moins bien. Quinn Emmanuel se sont plaints au juge en charge du procès, lequel semble avoir poliment décliné vouloir trancher ce problème périphérique. Les avocats de l’hôtel ont dû s’en mêler pour finalement suggérer que l’Etude Quinn Emmanuel pourrait rester s’ils passaient par un agent de voyage réservant à son nom – mais ils déménagèrent finalement au plus proche Marriott.
– En Australie, un procès pénal pour trafic de drogue ayant déjà duré trois mois, enduré 105 témoins et coûté un million de dollars a dû être ajourné et annulé après la découverte que plusieurs jurés jouaient au Sudoku – et cela depuis la deuxième semaine du procès. Le juge, fâché, a accusé un de ces jurés d’avoir trahi le jury, celle-ci a rétorqué que les chiffres l’aidaient à se concentrer et le Procureur général a soupiré qu’il était difficile de légiférer pour obliger à être attentif… Du coup, il s’est révélé qu’il était courant de jouer aux mots-croisés, au pendu et autres pendant les audiences, et que c’était peut-être également de la faute des avocats n’étant pas assez captivants.
– A Los Angeles, tempête autour d’un juge présidant un procès pénal pour obscénité, le procès ayant déjà imposé aux jurés de visionner des heures de matériel pornographique qualifié avec zoophilie et scatologie. Il s’est en effet révélé des photos érotiques sur le website familial privé du juge – mais accessible librement sur le web, l’une des ces photos représentant une femme nue à quatre pattes peinte en vache. L’avocat de la défense a indiqué qu’il n’y voyait pas d’inconvénient, et la communauté juridique locale se déchire sur la question de savoir si cela disqualifie le juge pour ce procès ou s’il est et demeure un citoyen parfaitement ordinaire ayant le droit d’apprécier des photos érotiques comme tout le monde et de présider un procès pour obscénité. Il s’agissait d’un site privé – mais ce juge avait combattu vigoureusement le gouvernement sept ans auparavant lorsqu’il avait voulu mettre en place un programme de surveillance des ordinateurs professionnels de la magistrature. Pour lui, au nom des droits et libertés civils, un juge avait le droit de télécharger de la musique sur Napster, de la pornographie légale etc., le gouvernement devant se charger de choses plus intelligentes. Le débat se poursuit sur le terrain de l’éthique : un juge peut-il être une personne normale ou doit-il présenter la fiction ou l’apparence d’une irréprochabilité morale totale ?
That’s all Folks!