Coupe de l’America : A l’issue et au-delà des turpitudes un spectacle à couper le souffle

Posté le 12 septembre, 2013 dans actu / news

Certes Oracle Team USA a gagné la 33ème Coupe de l’America largement sur le tapis vert, à la faveur de procédures judiciaires assez lamentables, puis en trichant sans cesse dans la définition du bateau. Puis en trichant encore dans les pré-régates de la 34ème Coupe – lui valant des points de pénalité pour sa propre édition at home. Certes la 34ème Coupe à San Francisco est un fiasco commercial et particulièrement pour la Coupe Louis Vuitton (et donc Louis Vuitton) désignant l’équipe pouvant défier le tenant dans le match à deux de la Coupe elle-même : trois équipes se courant après, un drame avec la mort d’un marin, et des performances inégales de ces bateaux pas encore aboutis faisant que la messe était dite avant même le départ de chaque régate. Et certes Oracle court un risque désormais élevé de perdre la Coupe envers Team New Zealand, à la faveur d’un bateau légèrement plus rapide et d’un équipage incroyablement rôdé pour ce nouveau type de machine – et de course. Larry Ellison perdra la face – pour avoir gagné la Coupe en catimini contre Alinghi et l’avoir perdue à San Francisco devant l’Amérique entière. Car si l’intérêt du grand public n’est pas réellement là pour les courses, la presse est déjà sur son dos pour la catastrophique entrée en matière d’Oracle et il y aura force publicité au seul fait de l’avoir reperdue immédiatement après. Et à Genève et en Suisse il y aura une petite dose de Schadenfreude pour les misères qu’il aura faites à Alinghi et à la Coupe. Mais il y a des mais – et un tribut à rendre.

Si le débat est infini quant à savoir si la Coupe de l’America doit récompenser les meilleurs marins ou les meilleurs ingénieurs, ou les deux, Larry Ellison aura tout de même respecté un des esprits de la Coupe d’aller encore plus loin, de tester et de franchir des limites, quitte à sombrer dans la démesure. La Coupe de l’America n’a jamais été une régate ordinaire, de série, ou monotype. De tous temps l’innovation, la course à l’armement, la démesure et la surenchère en ont été les moteurs. Et ces catamarans à aile rigide volant entièrement plusieurs mètres au dessus de l’eau, à la faveur de cette démesure, ont ouvert des voies tout simplement nouvelles et inexplorées à la navigation à voile. A par moments quatre fois ! la vitesse de leurs prédécesseurs monocoques de la 32ème Coupe, ces bateaux ont offert, grâce également à une réalisation télévisuelle parfaite, des images à couper-le-souffle. Des marins ayant en à peine deux ans appris à dompter en équipe de gladiateurs casqués des monstres de six tonnes volant à 80 km/h, et à leur appliquer tout de même les règles physiques de la voile mais à des vitesses jamais atteintes et exigeant une rapidité de décision jamais expérimentée. Que sera la prochaine Coupe ? Et surtout avec quels bateaux ? La question est déjà d’actualité puisqu’aussitôt la victoire le vainqueur est défié par le prochain Challenger. Mais pour les régates qu’il reste profitons de ce spectacle inouï et fascinant car la voile et le spectacle sont entrés dans une ère nouvelle. Et cela grâce à Larry Ellison.

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