
Les grands patrons verts qui viennent à Davos en jet privé, les orques de SeaWorld privées de 13ème amendement et la spontanéité de Twitter (qui ne sert à rien) cadenassée par communicants et avocats
Les orques de SeaWorld peuvent-elles se plaindre d’être victimes d’esclavage ? Et le revendiquer en justice sur la base du 13ème amendement de la Constitution ? Tel était l’objet d’une plainte civile déposée en Californie – et qui a largement fait le tour du monde. Si de tels débats sont entretenus avec vivacité par de nombreuses associations de défense des animaux, ce sera pour une autre fois. Le juge saisi à rejeté la plainte rapidement au motif bien terre à terre que seuls les humains peuvent invoquer la Constitution. Au-delà de certains simplismes du débat de base, le jugement est intéressant et motivé. Sûrement à suivre dans un pays et un système qui font une part belle aux droits de minorités, aux sentiments, aux émotions et à l’anthropomorphisme. Davos et le WEF ensuite.
Les capitaines d’industrie et les hommes politiques viennent y débattre de l’économie, du capitalisme, de rentabilité et d’austérité. Mais aussi, au titre de marketing, de responsabilité sociale, environnementale, ou de développement durable. En tout cas, seuls les protestataires et altermondialistes, probablement par nécessité, essaient de venir en train ou à pied. Les patrons et politiques viennent eux toujours en jet privé : plus de 460 avions ont opéré des mouvements sur Kloten pour achalander le WEF (source : Flight International citant Jet Aviation – rien sur le site du WEF).
Twitter enfin – gimmick totalement idiot bête qui n’apporte aucun plus en termes d’information mais participe à la grande déconcentration de tout un chacun y étant relié en polluant réseaux et cerveaux de messages n’ayant à 99% aucune utilité ni valeur ajoutée. Peut-être une étude sérieuse mettra-t-elle un jour en lumière le dommage en termes de productivité de ce sms de masse devenu outil de marketing pour toutes sortes de produits, du politicien à l’acteur au fabriquant de voitures ou de lessive. Toujours est-il que Twitter se voulait un média participatif spontané et immédiat. Spontané il ne l’est plus en tout cas puisque toute société commerciale, people ou politique important qui « tweete » ne rédige pas ses « tweets » lui-même ou doit les faire valider par des communicants, conseillers et avocats (Time). Dommage car seules les bêtises et gaffes diffusées grâce à la spontanéité de l’engin avaient peut-être un intérêt.