The Good Wife – of Life, the Law, Justice, Politics and… argument?

Posté le 10 novembre, 2012 dans divers

Les avocats sont parfois incorrigibles. Le soir pour se détendre à la maison, au lieu de regarder les mauvaises séries que la TSR doit acheter pour avoir certains blockbusters, ils regardent des séries judiciaires et politiques. Orphelins de l’inégalée The West Wing (mais le scénariste Aaron Sorkin relançant une apparemment très bonne The Newsroom), désabusés de la médiocre et abracadabrante Damages – au-delà des interprétations de Patti Hewes et Helen Parsons -, il y a depuis trois saisons la très bonne The Good Wife. Une trame personnelle, familiale, politique et sentimentale dans la durée, une trame ou affaire judiciaire par épisode, une série assez luxueuse en termes de casting, de scénario et de set, décemment réaliste et surtout collant de près à l’actualité judiciaire américaine.

Ainsi le procureur général qui est emprisonné et poursuivi au prétexte d’une affaire de moeurs mais pour une gestion de son Parquet passablement ficelle, puis réélu après avoir été innocenté, des erreurs judiciaires et preuves décisives, le système accusatoire américain avec enquêteurs privés, la femme dudit procureur qui reprend du service dans une Etude qui plaide régulièrement contre le Parquet de son mari, des affaires issues, comme ce qui précède, de l’actualité récente en matière de corruption judiciaire, de conflits d’intérêts, de biais racial, de peine de mort, de preuve illicite, de lobbying politique, de divorce de riches, de faillite et bisbilles dans l’Etude Lockhardt Gardner, etc. Un réalisme juridique du scénario remarquable pour un format d’épisodes de 45 minutes. Et une belle affiche de personnages forts et attachants comme Julianna Margulies (ex-Carol de Urgences), Chris Noth (le « Big » de Sex and the City), Diane Lockhardt, Will Gardner, Eli Gold, etc. Le droit et la justice, les affaires judiciaires, la résolution judiciaire des litiges ont toujours fasciné – et généré d’innombrables romans et films. Au-delà des louanges pour cette série quelques points juridiques plus concrets. Toujours un challenge pour un scénariste d’arriver à rendre la mesure et la résolution d’une affaire judiciaire donnée en 45 minutes, que le public comprenne son objet, ses enjeux et les points décisifs du problème de droit ou de société posé.

The Good Wife fait bien sûr très bien ressortir le système pénal accusatoire américain, l’obligation de l’accusation et de la défense de partager leurs preuves mais aussi leur droit de chacune les rechercher. Fait très bien ressortir la Discovery, cette phase d’établissement des preuves avant le procès civil dans laquelle chaque partie doit compiler les preuves qu’elles détient et les donner à l’autre – à mille lieues de nos systèmes de droit civil dans lesquels le demandeur doit se débrouiller pour disposer des preuves nécessaires dont il a quasiment seul le fardeau. Fait bien ressortir la négociation et la transaction avant procès sur l’évolution du rapport de force entre les parties selon les preuves et le droit – bien moins répandus chez nous. Mais surtout un point très étonnant mais finalement parlant : beaucoup de (très bonnes) scènes d’audiences (avec des juges qui reviennent régulièrement) mais quasiment pas de plaidoiries. Pas simplement parce qu’il est difficile d’insérer des plaidoiries dans un format télévisuel qui nécessite du rythme alors qu’elles sont souvent longues et rarement simples. Mais la confirmation d’abord que les affaires dites facts driven sont bien plus appropriées à la fiction que celles qui sont law driven, et ensuite l’illustration d’un système dans lequel la messe est dite lorsqu’une partie a déniché la preuve qui tue. A suivre !

imprimer cet article | Envoyer à un ami | Commentaires fermés sur The Good Wife – of Life, the Law, Justice, Politics and… argument? | RSS

laisser une réponse