- Revolawtion - https://www.revolawtion.ch -

(OTHER) SOFTWARE MAKES YOU STUPID (?)

Ce blog a évoqué [1] les faiblesses de PowerPoint (Makes You Stupid), et concomitamment la faiblesse des présentations que ce programme induit chez ceux qui savent mal les concevoir et/ou utiliser devant leur auditoire. Comme beaucoup de programmes, il n’est utilisé qu’à 10% de ses possibilités par le monde corporate et juridique, ce qui fait rigoler les designers et autres techies qui savent/doivent en tirer la quintescence. Qui ne se souvient de tel avocat ou directeur de banque bafouillant ses excuses qu’il n’est pas doué pour l’informatique, pour des pages qui n’avancent pas avec ce qu’il raconte, le programme qui ne démarre pas, la photo du chien dans le jardin ou de ses vacances à Corfou qui s’affiche sur le grand écran, etc. Bien loin des Steve Jobs en col roulé debout sur une scène ou simplement des Ted Talks. Inadmissible dans nombre d’industries pour lesquelles les présentations sont vitales – mais visiblement pas pour les nôtres dans lesquelles il y a pourtant bien assez d’informaticiens pour que cela marche. Quelques autres réflexions softwaresques puisque nous y sommes et à commencer par WordPress (programme avec lequel tourne pourtant ce blog). D’innombrables sites l’utilisent – avec tout ce qu’il a de mauvais et sans ce qu’il a de bon. Menu simplement déroulant simpliste et bateau, images énormes réduisant opportunément le texte à sa portion congrue – et donc simplificateur/réducteur de contenu. Ainsi e.g. le site de la RTS, enfin un peu amélioré graphiquement – mais comptez le nombre de mots, lignes et paragraphes par sujet. Un format faible propice au manichéisme, au like/don’t like, participant d’un monde de fast news et dépêches d’agences simplement reprises par des journalistes assis sur une chaise, soit sans profondeur, précision, analyse ou développement.

Vous verrez que la constatation vaut aujourd’hui pour une large majorité des sites – avec pour effet que WordPress sabote le contenu là où il a été conçu pour le sublimer. Dommage. Excel est un produit à part. Tableur aux possibilités mathématiques et graphiques infinies, produit quasi-gratuit ou inclus, il est aussi sous-utilisé par la majorité des utilisateurs. Mais Excel a surtout une qualité qui s’ignore : il est présent dans la quasi-totalité des fraudes économiques et particulièrement liées à la gestion d’actifs. Dans chacune dans laquelle l’auteur doit présenter une situation économique non-conforme à la réalité pour tromper son monde, Excel permet la conception de faux remarquables. Un tableau Excel a l’air sérieux, et avec lui son contenu. Sa présentation peut être aisément adaptée avec des logos ou reprenant l’apparence des originaux. Il est facile de dire, s’il le faut, que « les chiffres » sont entrés ou synthétisés dans un tableau Excel – alors que cela devrait induire immédiatement la question et la méfiance de leur fiabilité puisque le programme n’expose jamais que ce qui y est saisi. Conclusion à en tirer ? Excel n’est pas criminogène – chaque braqueur ou presque quitte les lieux en voiture mais les voitures ne causent pas les braquages (depuis la Citroën Traction adoptée d’abord par les bandits et ensuite par la police). Mais chacun doit se méfier d’Excel dans les situations qui l’appellent, réclamer des originaux ou des vérifications des données, le cas échéant indépendantes. Vous y songerez à la prochaine fraude : il y a toujours Excel dans le coup. Astuce ou pas astuce, ensuite, ça ça dépend d’une appréciation juridique.