
QUARANTAINE ANTICONSTITUTIONNELLE
Comme on nous l’apprend à l’école, l’efficacité d’une loi dépend de son taux d’acceptation par la population. Que le Parlement en soit l’émanation le garantit pour partie. Devant prendre des mesures en situation de crise, l’État a droit à une marge d’erreur. Nous ne saurons que dans quelques années si le confinement était la bonne mesure à prendre en mars, si l’État aurait dû appliquer des mesures moins incisives que fermer la société et le pays, ou s’il est fautif dans le fait de ne pas avoir appliqué les plans de pandémie prévus pour, précisément, ce risque. Aujourd’hui, la situation est différente : il y a un recul scientifique et statistique, et le nombre de personnes infectées augmente à nouveau – mais pas le nombre de morts ni d’hospitalisations. Éviter une nouvelle augmentation de la propagation du Covid demeure une préoccupation légitime. Nombre des mesures prises à cette fin sont limitativement invasives et largement acceptées – en balance avec l’économie, les libertés et le fonctionnement général de la société. Qu’en est-il alors des mesures de quarantaine ? Il est largement accepté qu’une personne testée positive doive s’isoler pour éviter la contagion, et dans une certaine mesure que les personnes qu’elle a fréquentées s’isolent également. La quarantaine au retour d’une zone dite à risques est en revanche problématique – en réalité contraire au droit constitutionnel. … suite