
C’EST PAS UN PROBLEME SI J’AI RIEN A CACHER – ET POURQUOI IL FAUT ALLER VOIR LE FILM
Cette phrase est la plus dangereuse qui soit pour nos démocraties et Etats de droit. Et non pas le crime ou les atteintes à la sécurité que ceux qui l’emploient prétendent vouloir prévenir. Il faut tenir bon et se battre – toujours. Parce qu’elle justifie que l’Etat surveille et in fine sache tout de chacun, ou le puisse, ce qui est la définition propre de l’autoritarisme – même en habits de ville. Et que s’y plier, volontairement ou contraints, est un affaissement des droits fondamentaux, qui mène à la fin de la liberté individuelle. L’étape suivante, envers celui qui est scruté sans qu’il n’existe de soupçon qui le permette, parce que cela est acceptable pour le bien sécuritaire de tous, vu qu’il n’a rien à cacher, est le renversement du fardeau de la preuve. Prouve que tu n’est pas délinquant, terroriste, d’où vient ton argent. Si tu n’as rien fait de mal, tu peux le prouver. Ce qui entraine à son tour la fin de la présomption d’innocence. Et donc de la liberté. Or chacun est en permanence à trois contacts d’une personne qui a quelque chose à se reprocher. Ce qui est la porte ouverte à tous les prétextes d’investigation et à l’impossibilité d’apporter une preuve négative. Le monde est alors foutu, autoritaire, arbitraire, totalitaire. Simpliste ? Ridicule ou exagéré par les garde-fous juridiques qui existent ? Non car l’histoire récente, même dans les grandes démocraties, montre qu’ils faillissent parfois, par faiblesse, connivence ou simplement dysfonctionnement. Et que la tentation de s’affranchir des règles pour traquer le mal sur un a priori, de faire un mal pour un – prétendu – bien, a toujours existé. Et qu’elle existe encore quand un serviteur de l’Etat pense être investi d’un cas dans lequel la fin justifie les moyens, c’est-à-dire souvent. … suite