
Blatter, Blocher, Bouteflika
Quel rapport – à part la lettre B ? Le monde otage des vieux – comme le disait récemment Joshka Fischer de la Suisse avec Blocher. Ce dernier n’est pas cacochyme mais est bientôt dix ans au-delà de l’âge officiel de la retraite tout de même. Il quitte le parlement – mais pas la politique. Son engagement est un droit, comme ses opinions. Ne pas lâcher prise et vouloir façonner la Suisse de demain, celle des générations qui le suivent, et certaines de loin, est en revanche, à 74 ans, discutable. Lorsque le taux d’absentéisme des jeunes est à lui seul un des facteurs du vote du 9 février, les questions sont là. Est-il un leader d’opinion – ou simplement celui qui exprime celle du peuple lequel se reconnaît alors en lui ? La mainmise des vieux sur la politique en détourne-t-elle les jeunes ? – tant il est vrai qu’une fois dans la place on la contrôle et on y reste dans la majorité des cursus humains, qu’ils soient politiques, corporate, fonction publique, sport ou autre. Et les partis des vieux ne font pas vraiment la place aux jeunes, ne leur « parlent » pas. L’élection de Bouteflika impotent et largué interpelle de même. Maintien de l’icône-prétexte sur le trône par ceux qui en exploitent la situation et les rentes ? Immaturité politique de l’électorat ? Inexorabilité du système qui empêche l’avènement de la succession et donc du choix ? Incompréhensible. Et Blatter ? Rempiler pour un cinquième mandat à 78 ans est indigne. C’est considérer, sachant que le verrouillage du système est tel qu’il sera élu et qu’il y aura cette même absence de réel choix, être indispensable. Après quatre termes et à cet âge, 13 ans au-delà de l’âge de la retraite, cela n’est naturellement pas vrai. Mais la palme va à sa réponse à ceux qui critiquaient, précisément, qu’il se représente à son âge : c’est une discrimination contraire aux droits de l’homme. Les travailleurs-esclaves sur les chantiers au Qatar apprécieront.