Patti Smith Live Ronald Biggs Dead

Posté le 1 janvier, 2014 dans divers

1er janvier. Une nouvelle année qui commence. Et Patti Smith et Ronald Biggs. Une prêtresse et un bandit. Et qu’est-ce que cela a de juridique et qu’est-ce que cela a à voir ? Well Patti Smith, retraitée AVS by the numbers, mais en pleine forme, a chanté la veille du réveillon, soir de son anniversaire, au Webster Hall ancien The Ritz temple du rock live dans les années quatre-vingt. Chanté pour son public, pour Lou Reed, mais aussi pour Edward Snowden et les Pussy Riots, leur dédiant en finissant son beau, éternel et puissant People Have the Power. You have a voice. Use it. Non sans avoir préalablement raillé la TSA, l’empreinte charbon des stars du rock qui voyagent en jet privé, et j’en passe. Motherfuckers. A l’heure où l’essentiel de la musique électrique n’est plus bonne qu’à être diffusée dans des ascenseurs, acratopège et sans plus aucun message ou opinion, sans même parler de poetry, c’est tout de même dingue qu’il faille une vieille rebelle pour rappeler que art, rock can have a cause, a voice, peuvent rester de puissants vecteurs d’indignation, d’activisme, de rassemblement, de changement. Et Ronald Biggs, well lui il est mort.

Bandit légendaire de l’attaque du train postal de Glasgow en… 1963, il est mort le 18 décembre à l’âge respectable de 84 ans. Fugitif le plus recherché d’Angleterre, en cavale des années autour du monde, traqué par la course digne d’un film que se livraient les tabloïds anglais et Scotland Yard, il fut protégé de longues années au Brésil par l’absence de traité d’extradition et le fait que le Brésil n’extradait pas le père d’un enfant brésilien. Il narguait Scotland Yard dans lesdits tabloïds sur Copacabana avec un T-shirt « Prisoner of Rio » – mais la saga et les procédures ne s’arrêtèrent pas là. Kidnappé par des ex-soldats Britanniques pour la gloire et la récompense, la Barbade refusa à son tour son extradition et le renvoya au Brésil. Ce ne fut qu’en 1997, à l’occasion de l’adoption d’un traité, qu’il jeta l’éponge et rentra, pour y subir sa peine et pouvoir finir sa vie en allant au pub boire des bières comme tout bon anglais. X recours et demandes de grâce rejetées plus tard, il fut finalement libéré pour raisons médicales et vécu quelques années gaga mais libre presque cinquante ans après l’attaque. Un subversif Ronald Biggs – ou simplement un bandit ?

Un peu de l’un et de l’autre finalement. Un type qui joue du jazz ne peut être entièrement un bandit. Outre ses nombreux moments de gloire d’auteur de l’un des casses du siècle, les deux morceaux des Sex Pistols sur lesquels il chanta, filmé avec eux narguant Scotland Yard sur la plage à Rio dans The Great Rock’n’roll Swindle. Ronald Biggs a dit que sa vie avait été misérable et qu’il n’y avait aucune gloire et que des emmerdes à avoir attaqué un train postal. Existence extraordinaire pourtant d’un type banal mais assez drôle, que ce crime a fait basculer sans retour dans un roman fou de près de cinquante ans, fait tout de même de gloire, de notoriété, de rebondissements, de drames et de coups d’éclat. Et de procédures judiciaires. I fought the law and law won comme chantait un autre engagé disparu. Le pouvoir a la rancune tenace – plusieurs des demandes de libération anticipée de Biggs vieux et malade lui furent refusées dont par Jack Straw en personne au motif – commodément subjectif s’il en est – qu’il ne montrait pas encore suffisamment de « repentance » de son crime… Farewell Ronald and long live Patti.

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