
Scandale VW : L’étonnement perpétuel devant les errements du capitalisme
Dans une société commerciale sous pression de la concurrence et du marché, il peut, comme dans tout corps social, y avoir des défaillances individuelles ou d’un petit groupe. Tel responsable ou petit groupe peut enfreindre la loi ou des règles internes pour sauver sa peau, son département, ses collègues, des emplois. Ce passage à l’acte transgressif est compris comme fautif par son ou ses auteurs – mais justifié dans leur for intérieur par des circonstances ou une nécessité personnelle, égoïste ou même altruiste. Ce qui effare avec l’affaire Volkswagen est qu’au-delà de l’indignation et de l’opprobre générales, et de la réaction du marché par le dévissage de son cours, rien n’a encore été exposé quant à la confection industrielle de cette tricherie. Il s’agirait d’un logiciel – mais in fine cela veut donc dire que l’appareil industriel lui-même, avec ses processus de R&D puis de réalisation, ses ingénieurs, ses informaticiens, ses ouvriers, sa ligne commerciale et hiérarchique, a triché.
Soit, un pacte scélérat de tricherie industrielle ayant impliqué volontairement des centaines de personnes d’un haut niveau de formation. Une telle défaillance de gouvernance, dans un monde où les préoccupations écologiques sont désormais un bien commun, et dans lequel les whistleblowers sont de plus en plus protégés, ne peut manquer de tout simplement effarer. Au 21ème siècle, un acteur légitime du monde industriel a triché industriellement pour son seul bien capitalistique. Les leçons à en tirer ? Elles sont évidentes et VW n’est pas le seul exemple récent : les méchants ne sont toujours pas nécessairement ceux que l’on croit et le capitalisme doit encore et toujours être surveillé de près… Pas beau. Et c’est tellement bête par la déception que cela causera tant à leurs clients qu’au reste de leur marché de consommation. Et un cas de plus pour livre que j’écrirai à la retraite sur le fascinant pacte scélérat.