Armée : Le blues de l’avocat employeur dont le collaborateur doit aller faire son cours de répétition

Posté le 11 octobre, 2009 dans avocats / advocacy

Grmbll mon collaborateur part trois semaines faire le zouave à l’armée. Parlons un peu et sérieusement de l’exercice, soit l’utilité du cours de répétition vs. son coût pour l’employeur indépendant et pour la société civile. La productivité d’un milicien en cours de répétition est indigente par rapport à l’économie privée. Le travail effectif accompli par un soldat suisse en une journée de cours de répétition serait accompli dans la vie civile en probablement moins d’une heure. L’inefficacité structurelle est hallucinante : temps morts, transports et organisation du travail d’une inefficacité à marcher sur la tête, longues attentes d’ordres et contre-ordres, chaîne de reporting rigide et désuète défiant tout bon sens. Ils n’ont pendant leur cours de répétition la vision d’aucune compétence ni même celle d’un moindre sens à ce qu’il leur est demandé de faire. Ils y vont avec l’entrain de celui qui va peler des patates, au mieux de celui qui va boire des verres avec les copains, leur motivation fait peine à voir et la loi dominante est celle de l’absolu moindre effort. Ces miliciens en cours de répétition sont au surplus occupés parce qu’il le faut bien puisqu’ils doivent venir trois semaines par an. Mais que font-ils d’utile pendant ces trois semaines ? La vérité vraie est que la réponse est rien. Il ne font rien d’utile, et notamment rien qui puisse leur permettre de défendre le pays contre un péril armé – lequel heureusement n’existe plus sous la forme contre laquelle ils s’entraînent, vu qu’ils en seraient parfaitement incapables.

Le triste résultat est que les forces vives du pays continuent à être punies et mises en mode de veille intellectuelle pendant trois semaines par an – au préjudice direct des employeurs, des employeurs indépendants particulièrement, et in fine de l’économie du pays. Sans compter le coût direct au titre du budget de l’Etat. Comme mode de se tirer dans le pied, particulièrement en période de crise économique, cela demeure pas mal. Il faudra bien un jour repenser complètement ce modèle suisse d’un autre âge et dont l’absurdité est totale. Elle l’est en termes de défense, de définition de ses objectifs et de ses moyens dans la cartographie des risques géopolitiques du 21ème siècle. Elle l’est en termes de finances publiques et d’impact socio-économique. L’armée de demain, mais qui devrait déjà être celle d’aujourd’hui, sera composée d’un corps professionnel limité mais efficace, doublé d’un corps de miliciens mais volontaires et motivés – dans ce que la tradition militaire suisse a de respectable et pour qui y adhère. Voulez-vous me donner une bonne raison d’attendre et de faire perdurer cette mascarade ? En attendant je vais être privé trois semaines d’un collaborateur et dans la structure d’activité indépendante d’une Etude d’avocat, c’est directement préjudiciable, sans la moindre justification que cela soit par ailleurs utile au pays.

une réponse à “ Armée : Le blues de l’avocat employeur dont le collaborateur doit aller faire son cours de répétition ”

  1. […] militaire inutile, inefficace et dénuée du moindre sens dans le monde géopolitique actuel (cf. ce blog du 11 octobre 2009). Evidemment, cela énerve, encore et toujours. Notez qu’il y a du progrès, depuis son […]

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