Alléluia ! Après des décennies d’abus répétés, le Bâtonnier de notre Ordre écrit au Procureur général pour qu’il cesse que des procureurs rendent des décisions sujettes à délai de recours ou d’opposition de dix jours juste avant noël. Chaque année, nombre d’avocats reçoivent de telles décisions d’un(e) procureur-du-mois qui part en vacances début janvier, ou qui n’a rien fichu dans le dossier depuis des mois. Ou pire, qui vise que cela empêchera de fait un recours ou une opposition. A suivre donc.

Tous les avocats le savent et l’endurent : précision toute relative, raccourcis, fautes et coquilles, re-discussion et pinaillage sur les mauvaises réponses, crispation du juge/procureur et des parties, la dictée et la relecture du PV d’audience sont une engeance. Le PV dicté et relu de nos lois de procédure ne doit pas devenir le verbatim de l’arbitrage, avec ses défauts dont une longueur inutile et le coût élevé de sténotypiste et de relecture. Une dictée numérique avec correcteur automatique, et son affichage en temps réel dans la salle ou en partage d’écran, doivent devenir la norme. Ce n’est pas prévu dans Justitia 4.0 pour le moment – mais devra l’être rapidement après l’entrée en fonction du portail. Il n’est pas admissible de se priver de ressources qui existent, et par-là des améliorations, et économies, qu’elles apportent.

Que font les avocats le soir ? Ils regardent des films et séries… d’avocats. Y sont passées les ‘Suits’, ‘TheGoodWife’, ‘On The Basis of Sex’ et nombreux autres. Voici sur Arte ‘The Split‘ caricaturant les avocats et le droit de la famille à Londres. Et sur le sujet, il y a à dire… Tout y passe – ou presque : traire le client, les solicitors, hommes avides et femmes intrigantes dans leurs luxueux bureaux, le barrister travaillant avec fierté et honneur comme au 19ème siècle dans un cubiculum bordélique encombré de dossiers papier démodés et légendaires cartons pour les apporter au tribunal, leurs juniors dévoués, et tout ce petit monde avec ses costumes à carreaux, robes en tissu de rideaux et choucroutes sur la tête. Les client(e)s sont gratinés et réalistes, comme les cas en toile de fond. Bien produit bien joué – et rappelant que divorcer à Londres en est une autre d’engeance, qui laisse tout le monde ruiné, cynique et détruit.