C’est fou comme le 23 décembre, comme les jours qui précèdent, attise les frénésies. Heureusement que j’avais une belle audience à Lausanne, avec un sens, un sens pour les accusés, un sens pour notre métier. Un sens pour la justice, aussi. Mais à son issue, le retour fut brutal : les xx emails des agités du 23 décembre. Les gens n’ont-ils donc pas d’autre vie ? Sont-ils mus par le sens profond du devoir accompli, ou la culpabilité de ne pas l’avoir fait avant ?
La palme au procureur du 23 décembre à celui du Ministère public genevois qui envoie une demande de prolongation avec délai de trois jours le 23 décembre alors que la détention est en place jusqu’au 14 janvier. Parce qu’il est en vacances la semaine du 3 janvier ? Merci et joyeux noël. Chaque année y en a un comme ça. Ou à l’avocat qui demande la bouche en coeur copie de l’état des comptes bancaires d’une succession le 23 décembre. Il attendra. Ou les anglo-saxons, avocats ou clients, qui veulent encore envoyer à tel Ministère public ou autorité fédérale des déterminations de dizaines pages que personne ne lira, et certainement pas entre le 24 décembre et le x janvier. Et qui pensent toujours qu’en Suisse comme chez eux, on lit des déterminations kilométriques – alors qu’on leur a dit cent fois que pour être lu, et si possible rapidement, il faut faire court, direct et précis. Allez, ya pire dans la vie. Atchaobonsoir et bonnes fêtes.