Dans la série d’Apple TV ‘WeCrashed’ qui relate l’histoire (et la chute) de WeWork, pour la première fois apparait à l’écran une réelle Étude d’avocat, Skadden, Arps, Slate, Meagher and Flom, dite ‘Skadden’, une BigLaw américaine. Serait-ce en Suisse ou à Genève que les Ordres des Avocats s’en étrangleraient instantanément d’indignation. A tort puisque la publicité est dans la règle licite. Mais… est-ce vraiment de la ‘publicité’ puisqu’il s’agit d’un biopic ?
Skadden a en effet été le conseil de WeWork au fil des ses tribulations financières, ce que montre assez subrepticement la série. Ses locaux y apparaissent, avec son logo sur le mur de la réception quelques instants, mais qu’on ne rate pas. Skadden a-t-elle dû accepter d’y apparaître, ce sans compensation selon la jurisprudence de Havilland de la Cour d’appel du 2ème Circuit et vu qu’il s’agit de la réalité ? Peut-être, mais plus vraisemblable qu’Apple TV ne lui ai pas fait ce cadeau – et Skadden a-t-elle alors payé pour son apparition nominale à l’écran, comme tout autre ‘product placement’ ? Que Skadden ait le cas échéant payé change-t-il quelque chose – puisque ce qui est relaté est véridique ?
Peu importe car le coup est génial. Le First Amendment permet d’utiliser des personnes physiques et morales réelles dans une œuvre sans compensation, qu’il s’agisse d’un documentaire, d’un biopic ou même d’une fiction complète. Les seules limites sont la diffamation et la violation d’une marque (certaines célébrités ont leur nom enregistré comme marque – mais encore faut-il qu’il y ait une relation de concurrence et que les autres conditions d’une violation de la marque soient remplies). Question suivante : quid d’une Etude d’avocats qui apparaitrait dans une pure fiction ? Je suis sûr que vous devinez mon avis.