Le guerre en Ukraine est une catastrophe humanitaire, politique, morale et plus. Et au plan écologique. Le bilan carbone d’une armée est désastreux, en tant que tel et vu la manière dont l’énergie fossile est consommée, sans filtres ni retenues. L’armée américaine pollue autant annuellement qu’un pays comme le Pérou. Une guerre y ajoute la pollution de l’air, des sols, de l’eau, la toxicité des explosifs et des incendies, puis le coût énergétique de la reconstruction, etc. Pas un mot à cet égard, ce qu’expliquent la souffrance humaine et l’inquiétude, mais qui est un réel sujet. Or les guerres suscitent des avancées rapides des technologies militaires, et des efforts économiques considérables. Et celle-ci a fédéré l’Occident et mobilisé ses ressources sur de multiples plans en un temps record.

Pourquoi ne pas donc saisir l’occasion, vu la dépendance de l’Europe aux énergies fossiles russes, pour sortir de celles-ci tout court en accélérant les économies de consommation que les technologies permettent, et la transition vers des énergies renouvelables locales ? Parce que ceci demande un effort économique ? Mais que la guerre demande à tous les pays consommateurs de gaz et de pétrole – même non belligérants. La progression des énergies renouvelables en Suisse est d’une scandaleuse lenteur – pour des raisons financières, de protection politique des énergies fossiles, et à cause de l’inertie du processus de décision politique. Cette progression est bien supérieure dans quasiment tous les pays européens.

En d’autres termes, pourquoi faut-il maintenant assumer le coût économique d’une guerre, même les pays qui n’y sont pas engagés, mais qu’un tel effort économique ne peut être fait en temps de paix pour la seule guerre qui doit être menée : celle contre le réchauffement ? Non seulement ce péril est-il avéré, mais deux chercheurs allemand et hollandais n’ont mis que neuf jours pour établir une corrélation certaine entre des événements climatiques extrêmes comme les vagues de chaleur de l’été dernier, qui tuent plus que les guerres et sont susceptibles de rendre des parties de la terre inhabitables, et le réchauffement induit par l’homme. Pourquoi faut-il que les hommes (et non les femmes) causent toujours les mauvaises guerres ? Et n’empoignent pas celle qu’il faudrait ?