GUERRE ET TESTOSTÉRONE

Posté le 25 octobre, 2022 dans divers, politique

Qu’y a-t-il de commun à l’Iran, la Russie, la Syrie, l’Afghanistan, la Corée du Nord, etc. ? Ce ne sont pas des démocraties ? Le pluralisme politique n’y existe pas ? Exact. La liberté d’expression et la liberté d’opinion n’y existent pas ? Exact – la démocratie n’existe pas sans ces libertés. Les violences contre la population, les arrestations politiques ou arbitraires, la torture ? Oui – qui sont nécessaires à la survie d’un régime non-démocratique. Ce sont des pays belliqueux et dangereux pour la paix et la stabilité mondiale ? Oui. La place de la religion dans l’État ? Non. Mais il y a un autre élément : les hommes. Ce sont des régimes dans lesquels le pouvoir est en mains masculines.

La représentation féminine dans le pouvoir exécutif est un indicateur parlant : sur 194 pays (au 1er janvier 2021), la Russie est en 156ème position, l’Iran en 166ème, l’Afghanistan en 169ème et la Corée du Nord et la Syrie ne sont même pas listés. A noter que la Chine est en dernière position (ex-aequo) avec zéro femme ministre, comme l’Arabie saoudite. La répartition des portefeuilles est également édifiante : les femmes n’ont que très peu de postes régaliens – et n’ont donc pas le pouvoir. Le constat est-il tempéré par le fait que de nombreux États à faible représentation féminine ne sont pas des dictatures ? La réponse est plutôt celle-ci : tous les États à faible représentation féminine ne sont pas des dictatures, mais toutes les dictatures sont des pays à représentation féminine faible ou nulle. Et, corollaire, aucun pays à forte représentation féminine n’est une dictature. Les mauvais élèves en matière de démocratie et de libertés sont d’ailleurs sans surprise dans la deuxième moitié du tableau. De là ? Promouvoir la démocratie postule la représentativité, mais promouvoir l’égalité politique comme facteur de paix et de stabilité est un sujet en soi. On en parle pourtant bien peu… et s’agissant de la moitié de l’humanité, ni sans compter ceux que leurs autres genres et préférences excluent purement et simplement de la vie politique dans la plus large part du monde. La violence militaire et guerrière est pour sa part aussi évidemment en mains masculines, qui en sont les architectes et les acteurs. Pouvoir dénoncer les horreurs de la guerre est un acquis démocratique – mais curieusement et malheureusement pas qu’elles sont le fait d’hommes. A suivre hélas.

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