
De Pulvar à Piccard et à Picard : Deux contrepoints et deux nouvelles contradictoires au passage dans Madoff sur la question du « net in »
Medley aujourd’hui car aucun sujet n’a à voir avec l’autre. Audrey Pulvar a été priée de quitter On est pas couché sur France 2. Motif : elle est la compagne d’Arnaud Montebourg, politicien socialiste fantasque et aujourd’hui ministre. Consensus politique apparemment sur la question : une journaliste ne peut pas faire de l’antenne politique en étant la compagne d’un homme politique – selon une « jurisprudence » Schoenberg. Cette situation est exploitée également par l’opposition qui s’étrangle au nom de la « décence » médiatique – mais ce qui est plus une posture simpliste et réductrice que de la substance. Or cette décision de France Télévisions est scandaleuse et illicite et viole une kyrielle de principes de rang supérieur : le droit à l’information, la liberté d’expression, la liberté d’opinion, la liberté personnelle, l’égalité, etc. – au nom d’un principe qui n’a aucun ancrage. La limite fixée est arbitraire : être la compagne de. Serait-elle simplement amie intime de Montebourg ou la marraine de son fils ? Et si Audrey Pulvar, toute éprise de Montebourg, était de droite ? Et si Audrey Pulvar avait un amant à l’UMP – sa plus stricte liberté ? Les médias ont par définition le droit d’avoir des convictions politiques. C’est même leur rôle et une nécessité. Oui mais c’est le service public ? Mauvais réponse car les droits et principes précités ne sont pas altérés par cela. Mauvaise réponse aussi parce que tout autre journaliste peut, officiellement ou secrètement, mais librement, avoir opinions, conjoint, amant ou meilleurs amis politiques qu’il lui plait – et où alors fixer une limite infixable ?
Cette décision choque enfin car elle appréhende intuitivement le couple nucléaire judéo-chrétien – et niant dès lors l’autonomie individuelle et tous les droits qui y sont attachés. Audrey Pulvar a le droit d’être femme, libre, indépendante, d’exercer son métier et d’avoir les convictions et les amours qu’il lui chante, même journaliste. Si elle agissait en justice elle gagnerait. Retour en Suisse où dans la déroute de gouvernance actuelle, il est question de s’en prendre à Solar Impulse qui bénéficierait de prestations en nature de l’armée et de la Confédération sans les payer. Et qu’il serait question de facturer au projet de Bertrand Piccard. L’administration suisse apprend de manière malhabile que les prestations qui ne sont pas payées ce n’est pas bien et ça lèse l’Etat. Il faut pourtant que l’armée et la Confédération soient bien désemparés et en manque de repères pour une telle réaction. Si le principe est juste, son application en l’espèce n’a pas de sens et serait ridicule tant l’armée et la Confédération gaspillent et se noient par ailleurs dans la mauvaise gouvernance sans s’y attaquer sérieusement. Solar Impulse est un projet magnifique, sérieux, emblématique, de la Suisse, de sa technologie, de ses rêves aussi. C’est une de ses plus belles vitrines. Il eût été préférable que les conditions d’utilisation des infrastructures militaires soient formalisées – et symboliques. Mais réclamer par hypothèse aujourd’hui par élan de gouvernance ou de mauvaise conscience des sommes importantes à Solar Impulse est malséant et dommageable.
Que l’armée et la Confédération règlent leurs autres problèmes d’abord, par exemple le projet informatique corrompu INSIEME de l’administration fédérale des contributions et ses nombreux petits frères liés au même problème de mentalités, avant de régler, et cela symboliquement et élégamment, celui de Solar Impulse. Picard enfin, l’autre, Irving H. Picard, le liquidateur de Madoff. Deux décisions importante avant un point plus complet prochainement. Aux Etats-Unis la Cour Suprême a refusé de se saisir de la question de la net equity – en appel de la Cour d’appel du 2ème Circuit à New-York. La méthode choisie par Picard de prendre en compte les créances de victimes de Madoff selon ce que chacune a placé, plutôt que selon ce que chacune croyait posséder selon les faux relevés, est ainsi validée de manière définitive. Elle était la seule juste – puisque prendre en compte les relevés signifiait que certains conservaient les produits fictifs étant l’argent volé aux autres par Madoff. A cet égard un jugement de la Cour d’appel des BVI du 14 juin consacre une solution formaliste qui va en sens inverse s’agissant de fonds feeder (Fairfield Sentry): l’investisseur qui rédempte ne fait rien de mal, a fourni sa contreprestation et est protégé tant au plan de l’erreur que de l’enrichissement illégitime. La Cour a fait ainsi primer la sécurité des transactions et la protection de la bonne foi. Il n’empêche que cet investisseur est parti avec l’argent volé aux autres… Dernier tour sûrement au Privy Council donc, la juridiction suprême s’agissant des BVI.
[…] ans plus tard (cf. ce blog). Aux Etats-Unis la question du net in (ou net equity) est réglée (cf. ce blog). La Cour d’Appel du 2ème Circuit à New-York rendra bientôt ses arrêts sur deux points […]