
Saisie record de 105 tonnes de marijuana au Mexique – au-delà de ce chiffre fou
Chiffre incroyable que cette saisie de 105 tonnes de marijuana, à Tijuana (où l’on mange du barbecued iguana – un sirop à la Clémence à qui me retrouve ce quote). Un vrai coup dur par cette ampleur, pour une fois, à l’un des cartels. Et un vrai succès, policier, militaire et politique, dans un pays qui marquait le pas dans cette lutte. Mais au-delà de la belle annonce les chiffres. 105 tonnes à cultiver, produire et conditionner clandestinement, arraisonnées en un lot. Une valeur au détail estimée à 335 millions de dollars au Mexique, jusqu’à trois fois ce montant en tant que valeur de marché aux Etats-Unis – soit un milliard de dollars ! 335 millions ou un milliard de dollars pour un produit lequel, comme déjà souligné ici, ne vaudrait que quelques dollars, voire quelques dizaines de dollars, la tonne, s’il était libre et cultivé industriellement (quelques chiffres ici également). Rappelant ainsi l’incroyable puissance financière et criminelle offerte aux producteurs et trafiquants du fait de la marge bénéficiaire d’un produit qui n’a aucune valeur agricole particulière. La structure des coûts de production d’un produit illicite est certes différente de celle d’un produit licite.
La clandestinité a un coût dont celui de sa protection. Pour autant le producteur n’a pas de coûts sociaux, de salaires minimums à respecter, de charges de marketing/publicité, marques ou brevets, ou autres frais administratifs ou d’enregistrement sanitaire. Bref une structure commerciale propre aux produits illicites ou à l’économie souterraine, dans laquelle les divers intervenants n’acquitteront pas non plus d’impôts ni taxes. Et in fine un milliard de dollars que dépenseront des consommateurs, dont une majorité dépenseront et injecteront de l’argent licitement gagné dans un circuit illicite. Effrayant – et de quoi nourrir le débat, une fois de plus, envers la proposition 19 visant à légaliser la marijuana en Californie. Et celui, juridique et participant du monde légitime, du conflit qui en résultera entre le droit de l’Etat de Californie et le droit fédéral américain. En attendant, belle saisie car, indépendamment du débat – légitime – sur la dépénalisation, c’est un beau et vrai coup porté aux trafiquants.
Mexican Radio du groupe Wall of Voodoo, reprise en 1987 par le groupe Celtic Frost.