
Les avocats Fribourgeois font de la publicité ! – mais vraiment ?
Selon « Le Temps » du 9 septembre 2008, les avocats fribourgeois se lancent dans la publicité – une publicité organique par l’Ordre des avocats. Contrairement à ce que dit l’article, ce n’est pas une première puisque l’Ordre des avocats de Genève l’avait fait il y a une dizaine d’années environ. Informer le public au travers d’une campagne organique sur les services que rendent les avocats est utile. Le public et les entreprises n’ont pas toujours une vue claire des conseils que l’avocat peut donner hors la matière contentieuse à laquelle il est souvent trop étroitement assimilé. L’aspect « prophylactique » du recours à un avocat, coûteux mais bien moins qu’un litige, est également l’un des points utile de la communication organique. Fort bien ! Même s’il ne s’agit-là que d’un modernisme très relatif.
Là où le discours dérape un peu, selon l’article toujours, c’est lorsque le bâtonnier fribourgeois exprime que cette campagne collective a aussi pour but d’empêcher les initiatives « dommageables à la profession ». « Un spot télévisé vantant les mérites de tel avocat ce ne serait pas génial ».
En guise de modernisme, voilà un commentaire bien corporatiste, conservateur et rétrograde ! La publicité est entièrement licite pour l’avocat – dans des limites de dignité et d’objectivité fixées par le droit fédéral et qu’il est fort facile de respecter. Il est peut-être à certains égards une bonne chose, s’agissant d’Etudes jusqu’à une certaine taille, qu’il n’y ait pas ou pas encore de surenchère publicitaire qui viendrait constituer une charge d’exploitation de plus pour les avocats. La prospérité relative de tels cabinets tempère actuellement une concurrence plus farouche et qui postulerait le recours à une publicité individuelle active.
Cela dit, pour des Etudes d’une certaine taille notamment, s’adressant à une clientèle principalement commerciale, la publicité constitue certes une charge d’exploitation supplémentaire – mais n’est néfaste pour autant ni pour les Etudes concernées, ni pour la profession, ni pour le public. En tant que tel, la publicité remplit un but d’information au public et d’apport de clientèle, l’aspect économique de ce second point étant quantifiable dans la plupart des secteurs d’activité. La concurrence, dans laquelle la publicité s’inscrit, est en outre favorable au consommateur au travers de l’équilibre des prix et des prestations quelle induit et de l’information au public. En réalité, pour les professions de services comme pour d’autres secteurs, c’est bien à l’inverse l’absence d’une véritable concurrence qui peut être dommageable pour le consommateur, la corporation et partant le secteur tout entier.
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