L’Etude d’avocats virtuelle : Nous en avons tous rêvé, certains l’ont fait / Les avocats sont-ils une dissipation de ressources intellectuelles ?

Posté le 17 juillet, 2008 dans avocats / advocacy

Allez, avouez, l’Etude virtuelle, nous en avons tous rêvé. Plus de dossiers papier, travailler depuis son salon avec son Ipod, une tasse de thé et un feu de cheminée. Aller chercher les enfants à l’école en 5 minutes, leur faire le déjeuner puis s’y remettre. Juste un téléphone, un ordinateur. Plus de frais généraux démentiels, juste le métier, le service. Depuis chez soi, le chalet, l’étranger. En jeans, relax. Plus de trajets, d’embouteillages, de parking. Tout en ligne, Swisslex, Google, les administrations et le droit en ligne, et recevoir les clients quand vraiment il le faut dans un lobby d’hôtel chic ou une Etude réduite à sa plus simple expression. Le bonheur quoi !  

Il y certainement des caveats et les clients ne tombent pas du ciel quand on reste dans son salon. Le travail à domicile fait toutefois son chemin comme business model dans nombre d’autres industries et services et pourquoi n’y aurait-il pas non plus un vrai marché pour une Etude virtuelle ? Des avocats américains viennent de faire ce pas de l’Etude virtuelle. Very interesting. Leur business model est Partners only mais l’on pourrait imaginer une Etude qui n’ait que des collaborateurs à temps partiel à la maison. Ceux-ci ont des compétences, un revenu fixe ou à la carte sans problématique de frais généraux et une meilleure work/life balance, et ceux qui les emploient sont dans le marché et ont les clients – et les frais généraux…

Autre sujet de réflexion, les avocats constituent-ils une dissipation de ressources intellectuelles, en ce sens que l’activité n’est pas directement productive pour l’économie ? C’est ce que pense en tout cas le juge suprême américain Scalia pour qui trop d’esprits brillants se gâchent dans le droit au lieu de faire quelque chose de vraiment productif : « I think that any system that requires that many of the country’s best minds, and they are the best minds, is too complex. If you look at the figures, where does the top of the class in college go to? It goes into law. They don’t go into teaching. Now I love the law, there is nothing I would rather do. But it doesn’t produce anything. »

Il est vrai qu’aux Etats-Unis, la situation est différente en ce sens que le système et sa complexité, plus une certaine mentalité sociale, entraînent que le recours à des services juridiques sont nécessaires à plus d’égards que dans d’autres pays. Et avec dès lors un coût de production de tous biens et services qui inclut une part de frais et services juridiques plus élevée, plus un coût direct et indirect (assurance et mutualisation) plus élevé également des litiges judiciaires, plus nombreux, plus coûteux en frais juridiques et plus coûteux en cas de condamnation pécuniaire par le jeu des dommages punitifs. Et c’est vrai que c’est là un vrai problème de compétitivité globale, auquel s’ajoute, selon le juge Scalia, que l’hypertrophie juridique et judiciaire du système économique aspire du coup les meilleurs esprits dans une activité qui est un centre de coût et non un centre de profit pour l’économie. L’on peut débattre longtemps de l’utilité du droit dans un modèle social mais tout n’est pas faux dans ce raccourci.  

  

une réponse à “ L’Etude d’avocats virtuelle : Nous en avons tous rêvé, certains l’ont fait / Les avocats sont-ils une dissipation de ressources intellectuelles ? ”

  1. Buffet dit :

    Je n’arrive pas à ouvrir le lien. Mais j’ai trouvé la solution, le bon lien c’est :

    http://www.virtuallawpartners.com/

    et non :

    http://http//www.virtuallawpartners.com

    Merci qui ?

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