MADOFF, THERANOS, MAINTENANT FTX – TOUJOURS LES MÊMES INGRÉDIENTS…

Posté le 21 novembre, 2022 dans actu / news, finance / eco

La chute de la plateforme d’échange FTX a semé doute et panique dans le milieu déjà ébranlé des cryptodevises. Peu étonnant d’y retrouver les mêmes composantes que dans toutes les méga-fraudes : un animateur charismatique, sortant du moule et seul au volant, des actifs ou technologies nouvelles entourés de mystère et secret, des mensonges, des failles dans la surveillance, et leur exploitation, une comptabilité défaillante, mais surtout greed, l’avidité au gain – faisant baisser toute garde et ignorer anomalies et signaux d’alarmes.

Le de facto liquidateur de FTX, ancien d’Enron et qui en a vu d’autres, a indiqué dans le dépôt de bilan n’avoir jamais vu une pareille défaillance des comptes, virtuellement inexistants, et des mécanismes de contrôle de la société. Si tromperie il y a eu, les red flags ne manquaient pas : siège aux Bahamas, conseil d’administration de trois personnes sans expérience, spéculation sur des options interdites aux États-Unis, comptes défaillants, aucun des investisseurs de la société représentés dans ses organes, etc. FTX prêtait illicitement les fonds de ses clients au hedge fund Alameda de… son fondateur pour spéculer sur… les jetons FTT émis par FTX. Rien que cette énonciation damne le procédé. Les comptes d’Alameda n’étaient pour leur part pas audités – un grand classique également.

S’il y a eu des montages, notamment informatiques, pour cacher le détournement des avoirs des clients, ceci est propre à une fraude. Les anomalies précitées doivent permettre de la suspecter. Que les clients de FTX aient pu spéculer avec levier sur des cryptodevises en utilisant les jetons FTT comme collatéral défie également l’entendement et constituait aussi un red flag. Mais comme dans Madoff, Enron, LTCM et autres, des institutionnels se sont également fait prendre. La plateforme devrait près de 8 milliards à ses centaines de milliers de déposants – contre moins de 800 millions d’actifs. Comme le disait Gordon Gecko dans Wall Street 2 en 2010, “Someone reminded me I once said « Greed is good ». Now it seems it’s legal.”. Ce que cette faillite ne suscite curieusement pas comme commentaire est que la chute des cryptodevises, qui s’étale entre 50 et 100% de la valeur qu’elles avaient atteinte, illustre qu’elles n’ont aucune valeur intrinsèque – soit autre que celle du sentiment de ceux qui y voient une perspective de gain.

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