
EASYJET – UN MODÈLE D’AFFAIRES FONDÉ SUR L’INEXÉCUTION CONTRACTUELLE ?
easyJet c’est cool. On peut s’envoler boire des verres ici ou là, se bronzer, voir des monuments ou même travailler, pour, en principe, pas cher. Le modèle d’affaires, initialement, bousculait celui des compagnies traditionnelles : « low cost », il n’offrait pas certaines de leurs prestations. Partant de scratch, easyJet n’avait pas leurs coûts de production élevés – dans un environnement de prix élevés résultant de lois ou d’ententes cartellaires. easyJet a utilement fait jouer la concurrence, passant de 5 millions de passagers en 2000 à 89 millions en 2018. Mais le modèle fonctionne également par ce qu’il a de déceptif : s’affranchir de l’obligation de respecter une des obligations du contrat et de la loi : la ponctualité. easyJet vise une rentabilité qui impose des cadences et des rotations irréalistes qui font que, même sans aléa lié à la météo, aux opérations, à la sécurité, aux partenaires aéroportuaires ou au contrôle aérien, les vols sont très vite systématiquement et nécessairement en retard. S’il y a le moindre aléa pour lequel il faudrait précisément une marge de sécurité, alors les retards sont constants – et ces aléas servant de bien pratique, mais mensonger, alibi. Pas d’excuse non plus dans la pratique de tarifs bas – qui n’exonère pas de respecter les horaires. Toute partie à un contrat peut parfois se trouver en situation de manquer à ses obligations. La loi et le contrat offrent alors des remèdes. Savoir et accepter ne pas respecter ses obligations de manière systématique a en revanche un autre nom. … suite