
Droit de grève et Habeas Corpus des chimpanzés
Ne voyez pas le mauvais esprit habituel de ce blog dans l’association entre ces deux sujets ce soir. Tommy le chimpanzé, ou plutôt ses avocats, avait demandé à une Cour d’appel New-Yorkaise de bénéficier du droit d’Habeas Corpus contre ce qui est, finalement, une détention arbitraire. Ne riez pas – les droits des animaux sont une chose très sérieuse, plusieurs fois évoquée ici, avec des distinctions juridiques et scientifiques ardues, comme les différents degrés de perceptions cognitives entre espèces, leur souffrance ou conscience présumée, etc. Eh bien Tommy a perdu. Comme les orques, un chimpanzé n’est pas une « personne » bénéficiant des droits concernés. Cette fois le raisonnement est que ces droits se composent avec des obligations, ce qui est la base de l’appartenance sociale et, in fine, de la démocratie, de la liberté et du contrat social lui-même. Les chimpanzés ne peuvent les exercer ni assumer de responsabilité – dont il découle qu’ils ne peuvent invoquer ces droits isolément. La Cour rassurera les amis des animaux : ils jouissent de nombreuses protections juridiques et légales autres, et il n’appartient qu’au législateur de leur en accorder plus encore avec l’évolution des moeurs et de la connaissance de leurs perceptions. Les chimpanzés feront-ils la grève lorsqu’ils auront pris le pouvoir ? En attendant évoquons celui des hommes – en quelques mots.