
The Grisham Industry
La Justice fascine et inspire. Parce que c’est l’un des pouvoirs de la démocratie (ou l’instrument des dictatures), investi de la puissance publique. Parce qu’il y a un rapport de force et à la justice dans le sens de ce qui est juste, ce qui fait appel à la sensibilité personnelle, à l’empathie et au sens moral. Parce que c’est le lieu d’affrontements sociétaux, dogmatiques, ou simplement entre le bien et le mal, le lieu de douleurs, réparation et rédemption. Parce qu’elle fait appel à l’art de convaincre, au travail des faits et des preuves, et à la rhétorique. Pas étonnant qu’elle ait inspiré autant de fiction littéraire et filmique – en lien ou non avec le crime. D’histoires vraies comme Violette Nozière (Chabrol, 1977, avec Isabelle Huppert) à romancées comme Des Hommes d’Honneur (A Few Good Men avec Tom Cruise et Nicholson, 1992, tiens tiens adapté par Aaron Sorkin (The West Wing)), de Erin Brockovich au Pull Over Rouge sur l’avant-dernier condamné à mort français exécuté, des dizaines de romans et films projetant un regard sur cet obscur processus qu’est la Justice, craint et courtisé à la fois, porteur de tous les espoirs et de toutes les défiances, méfiances, soulagements ou déceptions. Un homme en a fait son fonds de commerce, une véritable industrie, et ancien avocat repenti : John Grisham. … suite