En vrac, Will Smith et le soufflet administré à Chris Rock. Quel tollé – au point d’éclipser l’Ukraine plusieurs jours ! – pour une baffe somme toute chevaleresque et inoffensive. Et le pauvre de démissionner après avoir fait acte de contrition – « violence is not the answer » – et l’Académie de l’exclure pour dix ans. Will Smith a plutôt joué dans des comédies et des films évolués, mais quand 90% de la production cinématographique hollywoodienne consiste à se tirer dessus ou à se f. sur la gueule, avec pléthore de voitures de police et de flingues en tous genres, soit à régler les problèmes par la violence (cf. ce blog), c’est l’hôpital qui se moque de la charité.
Tout aussi ridicule mais plus grave l’attitude des Républicains dans le processus de nomination de la juge suprême Ketanji Brown Jackson. Des questions idiotes, même franchement malhonnêtes, un show pour son électorat sans lien avec le processus de nomination, et in fine un examen politique et non juridique de la candidate, et désespérément bigot. Chaque camp élit ou rejette une nomination sur ses convictions politiques – mais parce que la Cour tranche les questions de société les plus importantes en raison de l’incapacité du Congrès à le faire par législation. Fin de course pour la Cour ? C’est la question que ce blog se re-posait déjà en 2019.
Une fois de plus, après le Covid, une crise allait-elle différer la lutte contre le réchauffement ? Or s’est faite jour la nécessité de s’affranchir de la dépendance énergétique envers la Russie, et de ne plus financer sa bellicosité. C’est, avec accélérer la transition, la chose à faire : réduire la consommation d’énergie fossile, soit conduire moins et moins vite, consommer moins, chauffer moins. Il y a là facilement une économie d’énergie considérable à court terme. Mais que les nouvelles et le monde politique chiffrent en baisse du PIB – annoncée comme grave, et même une récession. De là deux choses. On ne doit pas toujours réduire la résolution des crises de société à une seule mesure économique. Il faut faire le pas de cesser de prendre le PIB comme seul indicateur de l’état du monde. Et en temps de crise, le benchmark n’est pas non plus ce que serait la situation économique sans crise ni effort à faire. La lutte contre le réchauffement souffrait de l’effort à faire pour réduire notre confort et notre consommation – comme si cela était une fin à préserver. Or ce n’est là que la vision de l’économie. L’effort doit être fait à ce double titre de stopper le réchauffement et de se libérer de la dépendance à la Russie. Donc on y va, et c’est tout.