Springsteen, le fils de prolétaire du New Jersey, a vendu ses droits à Sony, donc au grand capital, pour 500 millions de dollars. Une des incarnations du rêve Américain. Et le « Boss », à l’audience essentiellement blanche, de se livrer à une chouette série d’entretiens avec le « President », Barack Obama. Mais à l’autre bout de l’échelle, l’auteure compositrice interprète d’Anchorage Michelle Shocked s’est battue en justice pour récupérer ses droits. Elle vend toute seule ses albums 250$ sur son site. Plutôt que de toucher ces mêmes malheureux 250$ pour 20’000 écoutes en ligne – le profit allant aux Spotify, Apple & Cie. Les inégalités, c’est aussi là : 0,01% des artistes touchent 90% des revenus du streaming. Les autres s’en accommodaient car il leur apportait des spectateurs au live, donc des cachets. Que le Covid a tués pour le moment. Ils se meurent, et leur modèle économique. A suivre mais pas fin. … suite
C’est fou comme le 23 décembre, comme les jours qui précèdent, attise les frénésies. Heureusement que j’avais une belle audience à Lausanne, avec un sens, un sens pour les accusés, un sens pour notre métier. Un sens pour la justice, aussi. Mais à son issue, le retour fut brutal : les xx emails des agités du 23 décembre. Les gens n’ont-ils donc pas d’autre vie ? Sont-ils mus par le sens profond du devoir accompli, ou la culpabilité de ne pas l’avoir fait avant ? … suite
Ce blog suit de près les États-Unis, sa politique, sa justice, son droit. Avec ses forces – et ses faiblesses, anciennes ou attisées ou révélées par le mandat de Trump. L’avortement est un sujet politique dans de nombreux pays, et là n’est pas la question. La Cour suprême, désormais majoritairement conservatrice, va probablement revenir sur son arrêt de 1973 qui fixait un seuil minimal au droit d’avorter. Mais au-delà de la mauvaise décision que cela représentera, quelles en seraient les autres conséquences ? … suite
Depuis trente ans, les États tentent de trouver des remèdes à l’évasion fiscale. D’abord celle de l’épargne privée – qui a engendré FATCA et les divers échanges d’informations. Puis BEPS sur le transfer pricing. Puis, avec l’avènement des services numériques, leur taxation au lieu de leur consommation. Puis maintenant l’idée d’un plancher à la taxation des profits des entreprises sur une base mondiale – ou quasi. Mais comme pour le réchauffement, tout ceci est bien, philosophiquement juste – dans les dogmes fiscaux actuels. Mais trop lent et significativement insuffisant – parce que la base et le raisonnement sont dépassés. … suite
Le titre est – à dessein – provocateur. La justice condamne ci et là des activistes qui perturbent l’ordre, la circulation ou de grandes entreprises. C’est-à-dire le doigt, sans voir, ou sans vouloir se saisir de, ce vers quoi le doigt pointe : le réchauffement climatique et le génocide de la biodiversité. Peut-elle se borner à dire que ce n’est pas son problème – mais celui du législateur ? Et que sa tâche est de punir les fauteurs de trouble – sans considération pour ce vers quoi le doigt pointe ? Comment tenter de théoriser la responsabilité qu’elle a, ou qu’elle n’a pas, à cet égard ? … suite
Circulez sur l’autoroute : vous y verrez constamment des automobilistes ne respectant pas les distances de sécurité. C’est même la pratique de rouler à 15, 10 voire même 5 ou 2 mètres du véhicule qui précède. Tous les jours, cela cause des accidents. Tous les jours ils causent des bouchons. Tous les jours ils impactent la vie personnelle de ceux qui les subissent. Et ils impactent l’économie par des heures chômées et un dommage économique qui se compte en un facteur mille ou dix-mille des dégâts de l’accident. Explication ? Que faire ? … suite
Le monde, la société et la démocratie continuent à s’adapter aux progrès et aux périls posés par les réseaux sociaux et les nouveaux médias. Idéalement, toutes les nouvelles, toutes les informations, devraient pouvoir être exprimées. Cette transparence nouvelle est positive à de nombreux égards. Et le citoyen de faire le tri, mais ce qui suppose qu’il ait les outils pour le faire. La formation de l’opinion serait alors parfaite. La réalité est hélas plus complexe, comme les remèdes à y apporter. … suite
Il suffit qu’un sujet devienne porteur ou qu’il représente un péril pour son fonds de commerce pour que tout le monde s’en réclame. Et ainsi les banques, par magie, de toutes se prétendre maintenant vertes. Telle banque privée dit dans sa pub qu’elle est « sustainable » depuis 200 ans. Formule évidemment fausse au point d’être ridicule. Julius Baer, UBS, les banques cantonales, toutes s’engagent à être elles-mêmes vertes à des degrés divers, et à investir dans le renouvelable. Et Patrick Odier d’abonder hier encore dans Le Temps sur ce qu’il faut attendre de la COP 26, chronique in fine self-serving et pour « Sustainable Finance Geneva ». Or tout ceci est du bankwashing éhonté. Ce n’est ni plus ni moins ce que Shell fait en allouant davantage à son budget marketing que ce qu’elle investit dans les énergies renouvelables. … suite
Que peuvent-ils bien avoir en commun – dans trois pays résolument différents socialement, politiquement et religieusement ? Beaucoup plus qu’on pourrait le penser. Ils attisent la division de la société civile. Ils exploitent le faux auprès de franges de la population n’ayant pas les outils pour le réaliser et y pour résister. Et ils mènent tous trois à la violence. En un mot, ils sont dangereux.
Selon une étude récente en Suisse (source TdG), 22,7% des personnes de formation supérieure se sentent attirées par les théories du complot, contre 41,8% des personnes ayant fait uniquement l’école obligatoire. Soit quasiment le double. Idem pour les personnes recevant l’aide sociale ou au chômage, et davantage en milieu rural qu’urbain. Est-il possible d’en tirer des conclusions – et qui ne soient simplistes ? … suite