Pourquoi la désobéissance civile met-elle tant de gens mal à l’aise ? Pourquoi clive-t-elle tant ? Parce qu’on n’aime pas la désobéissance tout court ? Parce qu’elle irrite par définition ceux qui ne sont pas d’accord avec son objet ? Parce qu’elle rejette à la figure de la masse son inaction coupable – sous le prétexte d’obéissance ou de respect de la loi et des institutions ? Parce que ce n’est pas une notion juridique ni même précisément définie ? Ce n’est pas en se collant les mains sur la route ou en lançant de la soupe sur La Joconde qu’on fera avancer les choses ! C’est contre-productif ! Ils emm. tout le monde – entend-on communément. Ah oui ? … suite
Qu’y a-t-il de commun à l’Iran, la Russie, la Syrie, l’Afghanistan, la Corée du Nord, etc. ? Ce ne sont pas des démocraties ? Le pluralisme politique n’y existe pas ? Exact. La liberté d’expression et la liberté d’opinion n’y existent pas ? Exact – la démocratie n’existe pas sans ces libertés. Les violences contre la population, les arrestations politiques ou arbitraires, la torture ? Oui – qui sont nécessaires à la survie d’un régime non-démocratique. Ce sont des pays belliqueux et dangereux pour la paix et la stabilité mondiale ? Oui. La place de la religion dans l’État ? Non. Mais il y a un autre élément : les hommes. Ce sont des régimes dans lesquels le pouvoir est en mains masculines. … suite
Parce que l’innovation et l’évolution technologiques et sociales passent par la libre entreprise, nécessitant les libertés fondamentales : liberté d’opinion et d’expression, liberté de recherche, d’investissement et de financement, et garantie de la propriété. Dans les États autoritaires, les facteurs empêchant la libre entreprise sont multiples : corruption, confiscation des richesses et des idées, absence de propriété intellectuelle ou de sa protection concrète, et formalisme administratif lié à la nécessité du pouvoir de contrôler la société civile. L’esprit d’entreprise n’y a aucune chance – au-delà du commerce de biens courants. La presse occidentale titre régulièrement que Xi et Poutine « se battent « pour un nouvel ordre mondial« . Mais un ordre de quoi ? … suite
Dans les crises, l’attention se concentre sur le micro – au détriment du macro. Les gouvernements, l’économie, les ménages appréhendent la crise énergétique au plan des problèmes et des mesures, ponctuels et à court terme, qu’elle induit. La politique s’agitera sur un mode habituel : à qui profite le crime, ou à qui profite-t-il de désigner celui à qui profite le crime. Or, peu importe, le sabotage de Nordstream 1 et 2 est une chance de plus pour la planète – qu’il a fallu une guerre pour apporter. … suite
Le TF vient de rejeter le recours du cadre qui avait réclamé diverses indemnisations pour le dommage qu’il avait subi du fait d’avoir travaillé dans le cross-border US de sa banque après que les foudres américaines se soient abattues sur elle. L’articulation principale de l’arrêt est qu’il n’est pas établi que la pratique d’évasion fiscale du desk US, avec ses méthodes d’espions de romans de quai de gare, ait été connue de la haute hiérarchie de la banque, que cette pratique violait les directives internes, et que l’employé avait la latitude de le dénoncer plutôt que de s’y prêter – ce qui rompt in casu la causalité adéquate. Arrêt juste ou critiquable ? … suite
Une société appartient à ses actionnaires, sa direction la gère, son administration la dirige et ses actionnaires votent sur ce qui leur est réservé par la loi et les statuts. C’est simple, juste et carré ? Rien à dire ni grand contentieux ? Le problème est déjà établi que les actionnaires d’une grande société cotée n’ont aucun impact sur ses orientations. Qu’elles sont laissées à un management et à une administration cooptés entre pairs. Leurs « droits sociaux » sont sans réelle substance. Ils ont juste des droits patrimoniaux et celui de vendre s’ils sont mécontents. Le management et l’administration profitent de la dilution d’un actionnariat qui ne vote majoritairement pas. Que certains fonds de pensions votent de manière plus délibérée n’y change rien : ils votent et doivent voter dans l’intérêt économique de leurs pensionnés. Soit sans grand égard pour le critère moral. Les fonds activistes votent dans leur intérêt économique, comme les banques votant par procuration. Et les fonds « éthiques » n’ont qu’une influence dérisoire. Pour quel constat alors ? … suite
Avenergy, c’est la contraction d’avenir et d’énergie. Or c’est… la faîtière des carburants fossiles – soit l’exact contraire de l’avenir. Laquelle, le ton est donné sur la page d’accueil, veut faire taxer les véhicules électriques pour… maintenir la compétitivité du fossile. La filière prône incidemment le développement de carburants synthétiques émettant moins de CO2 ? Pour continuer à les brûler – et à exploiter donc l’infrastructure de raffinage, de transport et de vente, dont le bilan carbone propre demeure pire que celui des autres filières énergétiques. Brûler du carburant est ce qu’il ne faudra plus faire – et même interdire. Rêvons, et faisons, qu’un jour Avenergy, qui devrait se nommer Passenergy, et ses membres, soient actionnés civilement en class action. Ici et ailleurs. Pour les dommages irréversibles qu’ils ont causés à la planète et, pire encore, avoir tout fait pour freiner la transition pour des motifs égoïstes ces trente dernières années. Après tout, qui casse paie, non ? Dans l’intervalle, on devrait déjà leur faire interdire leur nom.
Deux évolutions législatives valent à la Suisse de reculer en matière de liberté de la presse. Le constat primaire est que c’est regrettable – puisque la liberté d’information participe de la libre formation de l’opinion. Les deux sont des libertés fondamentales, parce qu’à leur tour nécessaires à la démocratie. Qui est donc concerné et quelles en sont les raisons ? … suite
La question demeure-t-elle taboue ? Elle n’est en tout cas jamais abordée dans les nouvelles ou dans le débat relatif à la guerre. Elle n’est pourtant pas nouvelle – de tout temps certains n’ont pas voulu aller perdre la vie, ou l’ôter, en obéissant à d’autres. Des millions d’Ukrainiens dont en âge de combattre ont préféré l’exil à la mort. Les russes envoyés au front, des gamins de 18 à 25 ans, à qui Poutine a menti sur leur mission et sur le fait que des conscrits ne combattraient pas, viennent de régions périphériques pauvres. L’armée et la nation y sont le seul repère social, le seul alibi de fierté à une existence post-soviétique misérable. Le seul revenu aussi. Alimentés aux mensonges de la télévision d’État, sans réelle fenêtre sur le monde libre, leur libre arbitre (et plus encore celui de leurs parents) est différent de celui des citoyens des villes dans lesquels Poutine ne tape précisément pas. Impossible pour eux de se rebeller contre une guerre absurde. Les généraux morts au combat venaient également de ces contrées rurales parce que, même avec le revenu qu’elle procure, la carrière militaire n’attire plus depuis longtemps dans les villes – une des explications du rassurant délabrement de l’armée russe. Mais l’envie d’aller combattre et mourir n’y est pas pour autant. Alors, déserter ?
Voilà c’est fait : SCOTUS a renversé Roe v. Wade comme pressenti et annoncé y compris par ce blog. C’est évidemment une catastrophe pour les femmes et s’agissant d’une décision qui a constitué un progrès nécessaire et l’a unifié sur tout le territoire des États-Unis depuis 49 ans. Clé de lecture ? … suite